La 44ᵉ chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis a décidé, hier mardi 4 novembre 2025, de rejeter les demandes de libération déposées dans l’affaire connue sous le nom d’« affaire du cercle de discussion » ou « affaire El-Moussamara ». L’audience a été reportée au mois de décembre prochain. Cette procédure concerne plusieurs responsables du mouvement Ennahdha, dont son président, Rached Ghannouchi.
L’affaire avait conduit à l’émission du premier mandat de dépôt contre Rached Ghannouchi. Sont également poursuivis Ahmed Mechergui, directeur de cabinet de Ghannouchi, et Youssef Nouri, tous deux placés en détention préventive. D’autres mis en cause, tels que Belgacem Hassan et Mohamed Goumani, comparaissent en état de liberté.
Comme rappelé hier par son comité de défense, Rached Ghannouchi est de nouveau jugé, cette fois dans le cadre de l’« affaire du cercle de discussion », liée à une réunion organisée le 15 avril 2023 par le Front de salut national. Lors de cette rencontre, il avait alerté sur les risques de tensions et de fractures politiques, mettant en garde contre la dérive autoritaire du pouvoir et les conséquences d’une exclusion de certaines forces politiques — gauche et islamistes — qu’il jugeait dangereuse pour la paix civile.
Deux jours plus tard, dans la nuit du 17 avril 2023, il avait été arrêté. Le parquet avait retenu contre lui une déclaration évoquant le risque d’« une guerre civile » si l’islam politique venait à être éliminé de la scène publique, estimant que ces propos constituaient une atteinte à la sûreté intérieure de l’État au titre de l’article 72 du Code pénal.
L’arrestation avait été suivie d’une perquisition et de l’interpellation de plusieurs cadres du mouvement. Depuis, Rached Ghannouchi a été condamné dans plusieurs affaires distinctes. Il purge aujourd’hui des peines cumulées totalisant quarante ans de prison et plusieurs amendes (Instalingo, complot, lobbying et « affaire du Taghout »).
Dans son communiqué diffusé mardi, le comité de défense de Rached Ghannouchi rappelle que l’ancien président du Parlement « maintient sa décision de boycotter les audiences judiciaires » en dénonçant « l’absence totale de garanties d’un procès équitable ».
M.B.Z












Commentaire
Citoyen_H
INCROYABLE, LE CULOT
de ceux qui nous catapultèrent à l’âge de la pierre, à peine le temps d’un battement de paupières.
Ils ne reculent devant rien, ces morfals.