Le tribunal de première instance de Tunis a condamné le magistrat Hammadi Rahmani à 18 mois de prison avec sursis pour atteinte à autrui via les réseaux publics de communication et attribution de faits non avérés à un fonctionnaire public. Cette peine fait suite à des publications sur les réseaux sociaux dans lesquelles le magistrat avait évoqué des soupçons de corruption visant l’ancien premier président de la Cour de cassation, Taïeb Rached.
Dans un message publié sur sa page Facebook, Hammadi Rahmani a vivement réagi au verdict, estimant que la justice tunisienne a ignoré son statut de juge, son immunité judiciaire ainsi qu’un jugement administratif définitif joint au dossier.
« Deux lignes parallèles : ou bien vous combattez la corruption, ou bien vous persécutez ceux qui s’y opposent ! », a-t-il écrit, dénonçant un procès marqué selon lui par de nombreuses violations procédurales et une volonté manifeste de le faire taire.
Le magistrat a affirmé que ses publications avaient contribué à « pousser vers la reddition de comptes de l’ancien président de la Cour de cassation, Taïeb Rached », condamné récemment à 30 ans de prison et à rembourser à l’État près de 935 milliards de millimes, dans ce qu’il décrit comme le plus grand scandale de corruption judiciaire, financière et politique de l’histoire de la Tunisie.

Rahmani a enfin ironisé sur les fuites médiatiques ayant précédé le jugement :
« Mosaïque FM a dit vrai dans son ‘grand scoop’ en publiant les trois quarts de la vérité… mais a oublié le quart restant : le sursis. Et je sais bien que Mosaïque — tout comme ses grandes sources — n’oublie jamais. »
S.H










