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Le fils de Hechmi Hamdi arrêté aux États-Unis pour avoir critiqué Israël

Par Myriam Ben Zineb

Le commentateur politique tuniso-britannique Sami Hamdi est détenu depuis le 26 octobre 2025 dans un centre de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) en Californie. Il a été arrêté à l’aéroport de San Francisco alors qu’il devait embarquer pour Los Angeles, dans le cadre d’un déplacement professionnel. Les autorités américaines affirment que son visa a été révoqué pour des raisons liées à la « sécurité nationale ».

Selon l’ICE, Hamdi était entré sur le territoire américain le 19 octobre avec un visa de visiteur, annulé quelques jours plus tard par le Département d’État. Le Département américain de la Sécurité intérieure a confirmé cette ligne dans un message publié mercredi 5 novembre 2025 sur X :

« Les États-Unis n’ont aucune obligation d’accueillir des étrangers, comme Sami Hamdi, qui soutiendraient le terrorisme ou compromettraient la sécurité des Américains. Il n’y a pas de place ici pour les sympathisants de mouvements terroristes. Toute personne qui pense pouvoir se cacher derrière le Premier Amendement pour encourager la violence anti-américaine ou antisémite — qu’elle y renonce immédiatement. »

Sami Hamdi, basé à Londres, est connu pour ses analyses sur les dynamiques politiques au Moyen-Orient et intervient régulièrement dans les médias internationaux. Il se trouvait aux États-Unis dans le cadre d’une tournée de conférences, notamment auprès d’associations de défense des droits civiques musulmans. L’organisation Cair a déposé une requête en urgence afin d’empêcher son transfert vers un centre éloigné de ses avocats, estimant qu’il s’agit d’une mesure visant à faire taire une voix critique.

Son père, Hechmi Hamdi, homme politique et fondateur du parti Tayyar Al-Mahabba, a réagi sur les réseaux sociaux. Selon lui, l’arrestation constitue une « punition » liée à des prises de position politiques. Il a déclaré que son fils exerce « un droit élémentaire à la liberté d’expression », rappelant que l’administration américaine se présente comme défenseure de cette liberté sur la scène internationale.

Au Royaume-Uni, plusieurs élus ont appelé à son retour immédiat. Une pétition de soutien a déjà dépassé les 100.000 signatures. Dans l’attente de sa comparution devant un juge de l’immigration, Sami Hamdi reste détenu au centre Golden State Annex, à McFarland. Ses avocats tentent de bloquer toute expulsion imminente. Son père insiste : « C’est une injustice manifeste. Mon fils a été arrêté pour avoir critiqué Israël ».

M.B.Z

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4 commentaires

  1. HatemC

    6 novembre 2025 | 12h48

    Pour en finir et c’est important
    Dans cette agitation, un élément fondamental a été effacé du débat : les propos mêmes de Hamdi concernant l’attaque du 7 Octobre, car ce qu’il a célébré le 7 octobre — dans un élan de ferveur et de vengeance — ce n’était pas la paix, ni la justice.

    C’était l’euphorie de la mort, la « victoire » dans la tuerie, l’exaltation du sang versé.
    Et ce glissement moral, certains ont préféré ne pas le voir.

    Comme si critiquer Israël suffisait à s’absoudre de toute responsabilité morale.
    Cette posture n’est pas un signe de courage, mais de faiblesse intellectuelle.

    Certes, les bombardements israéliens qui ont suivi furent d’une brutalité insoutenable, et il est juste de les dénoncer.
    Mais rien ne justifie l’oubli de la cause initiale : ces bombardements sont venus après l’attaque du 7 octobre, non avant.
    L’un ne légitime pas l’autre — et c’est précisément ce discernement moral qui distingue la justice de la revanche.

    Ce que cette affaire révèle, c’est notre incapacité à penser librement sans nous réfugier dans le campisme.
    On ne peut pas défendre la liberté d’expression tout en idolâtrant ceux qui glorifient la mort.
    On ne peut pas se dire solidaire d’un peuple tout en trahissant la valeur universelle de la vie humaine. …
    Mon dernier post m’a valu ailleurs une volée de bois vert, il fallait que je rectifie le tire ici aussi … HC

  2. Citoyen_H

    6 novembre 2025 | 12h15

    OH, LE VILAIN

    Il a osé !
    Il a osé émettre une critique envers la nation génocidaire, celle qui, deux années durant, transformait, hommes, femmes, enfants et vieillards en viande hachée, celle qui ordonnait et à ses inquantifiables contingents de Pampers lâches et pleutres soldats et gardiens de prisons, de violer en groupe et d’administrer toutes formes de tortures, de sévices et d’humiliations, aux « prisonnier(e)s » Palestiniens, arabes et musulmans de surcroit.
    Quels ramassis d’ordures et de nazis, ces sionistes.
    Qu’ils soient maudits à jamais

  3. HatemC

    6 novembre 2025 | 12h13

    Quand la Tunisie confond liberté d’expression et complaisance idéologique

    Depuis l’arrestation de Sami Hamdi aux États-Unis, une grande partie des médias et personnalités tunisiennes se sont empressées de dénoncer une “atteinte à la liberté d’expression”.

    Mais rares sont ceux qui ont pris la peine de rappeler ce qu’il avait dit :
    « Célébrons la victoire ! Combien d’entre vous ont ressenti l’euphorie en apprenant ce qui s’est passé ? Allahu Akbar ! »
    Ce silence en dit long.

    Cette posture traduit une immaturité démocratique, celle d’une société où l’indignation est sélective, et où la liberté d’expression n’est défendue que quand elle sert nos affinités idéologiques.

    Les démocraties solides ne défendent pas toutes les opinions indistinctement :
    Elles protègent le droit de parole sans tolérer la glorification de la haine.

    C’est cette nuance essentielle que nombre d’intellectuels tunisiens refusent d’assumer, par peur d’être accusés de “trahison” ou d’“islamophobie”.

    Mais une vérité demeure :
    La liberté d’expression ne consiste pas à défendre ceux qui célèbrent la mort, mais ceux qui défendent la vie …. HC

  4. Gg

    6 novembre 2025 | 12h13

    « Selon lui, l’arrestation constitue une « punition » liée à des prises de position politiques. »
    Oui, de la même façon qu’un politicien étranger venant soutenir Israël en Tunisie serait immédiatement arrêté et expulsé.