Invité de l’émission Sbeh El Ward sur Jawhara FM, animée par Hatem Ben Amara, Imed El Bey, Président de l’Union régionale de l’agriculture et de la pêche de Nabeul, a dressé un tableau contrasté de la saison des agrumes : une production abondante, mais une commercialisation désorganisée, freinée par des problèmes de facturation et de gestion.
Le secteur, qui fait vivre des milliers d’agriculteurs fait face à une situation paradoxale : l’offre est là, mais les circuits d’écoulement manquent d’efficacité. « Nous avons une bonne production cette année, mais nous rencontrons un sérieux problème de facturation », a-t-il expliqué. Selon lui, cette difficulté devrait toutefois être résolue grâce aux récentes mesures décidées par la présidence de la République.
Chaque jour, entre 1 200 et 2 000 tonnes d’agrumes doivent être écoulées sur le marché local. Faute d’un marché organisé en bonne et due forme, les producteurs ont improvisé des espaces de vente de fortune, souvent installés le long des routes. Selon M. El Bey, les grossistes viennent acheter directement auprès des agriculteurs, ce qui permet d’éviter des pertes, mais ce n’est pas une solution durable.
Le problème structurel réside, selon lui, dans l’incapacité des petits exploitants à émettre des factures. Contrairement aux grandes entreprises agricoles, ces petits producteurs n’ont ni les moyens techniques ni administratifs pour s’intégrer dans un système de facturation officiel.
Malgré ce désordre logistique, la demande reste présente en dépit des rumeurs qui ont fait état d’une attaque massive de la mouche méditerranéenne ou Ceratitis capitata, un parasite redouté qui s’attaque aux fruits mûrs. Imed El Bey a tenu à rectifier : seule une petite quantité a été touchée rappelant que le traitement contre les nuisibles est assuré chaque année par voie aérienne, à l’aide d’insecticides.
Il a expliqué, également que pour cette année le secteur avait privilégié des traitements biologiques, jugés plus respectueux de l’environnement et de la santé des consommateurs. Ces traitements se font en trois phases, mais la campagne n’a pas encore pu être finalisée.
Selon El Bey, la cause du retard est à chercher du côté de la société publique chargée de ces opérations. « Cette entreprise n’est pas en mesure de terminer le traitement à temps, alors qu’auparavant, c’était le secteur privé qui le faisait avec plus d’efficacité. »
Il a dénoncé aussi une mauvaise planification : la société publique aurait choisi d’effectuer sa visite technique en pleine saison de traitement, perturbant ainsi le calendrier et affectant directement la qualité de la production.
Imed El Bey a aussi tenu à démentir catégoriquement les rumeurs selon lesquelles ces traitements auraient eu un impact négatif sur les abeilles. « Pendant la saison des agrumes, les apiculteurs installent leurs ruches sous les orangers. Si les traitements avaient été nocifs, cela se serait vu immédiatement ».
Cette précision n’est pas anodine : la coexistence entre apiculture et production d’agrumes fait partie de l’équilibre écologique de plusieurs régions tunisiennes, notamment dans le Cap Bon, où les vergers et les ruches partagent le même espace naturel.
N.J.











Commentaire
HatemC
Un Rungis tunisien : encore un vœu pieux de plus
Chaque année, c’est la même chanson :
on parle de moderniser les marchés agricoles, de créer un “Rungis tunisien”, d’imposer la facturation, de tracer les flux… et puis plus rien.
Un vœu pieux de plus dans un pays qui préfère les slogans aux systèmes, la Tunisie continue à pourrir ses agrumes au bord des routes.
LE MARCHE INFORMEL EST ROI, LES MINISTERES DORMENT, ET LES PRODUCTEURS PAIENT LA NOTE
On se demande à quoi servent ces uniosn machins truc et tous les syndicats …
Ce qui manque, ce n’est pas une idée — c’est un État qui exécute.
Un État capable de casser les circuits mafieux, d’imposer la transparence, de numériser les marchés et de rémunérer la qualité plutôt que le piston.
Un “Rungis tunisien” ?
Oui, pourquoi pas.
Mais pour ça, il faudrait d’abord une Tunisie qui fonctionne.
En Tunisie, même les agrumes attendent le Président pour être vendus, n’es ce pas Mr le président du truc de Nabeul …
Le cœur du malaise tunisien : tout finit par une invocation magique au “Président” sans jamais préciser quoi, comment ni quand….
Ce sont les termes même de ce Mr qui selon lui, cette difficulté devrait toutefois être résolue grâce aux récentes mesures décidées par la présidence de la République. »… ces mesures seraient appliquées QUAND COMMENT … va chercher Lycos …
Comme toujours, le Président devient la formule passe-partout, le pesticide miracle censé tuer tous les maux du pays : bureaucratie, corruption, incompétence… on diffuse le culte de la personnalité à petite dose par ci par là …. HC