Lundi 10 novembre 2025, le Syndicat des pharmaciens d’officine de Tunisie (Spot) a publié un communiqué dénonçant une décision de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) de ne pas régler une partie des créances dues aux pharmaciens, malgré la disponibilité des fonds après encaissement des cotisations trimestrielles.
« Dans une démarche d’escalade injustifiée, la Cnam a refusé de verser une partie de ce qui lui est dû aux pharmaciens, sans justification légale ou logique, un comportement qui constitue un sérieux manquement aux principes de gestion d’un service public et à ses obligations contractuelles et légales », souligne le communiqué.
Le syndicat estime que ce comportement « n’honore pas une institution publique et constitue un précédent préoccupant dans l’histoire de l’administration tunisienne, traduisant un abandon de l’accord et de l’engagement social de la Cnam, et frôle l’annonce officielle de sa mise à l’écart du système du tiers payant, qui demeure existant grâce aux sacrifices des pharmaciens ».
Les pharmaciens sont présentés comme des partenaires essentiels de la santé publique : « Ils ne sont l’adversaire de personne, mais un partenaire réel pour assurer la continuité de la distribution des médicaments face harcèlement délibéré de la Cnam son refus de dialogue et sa volonté d’épuiser les officines, les empêchant ainsi de fournir les médicaments, tout en les tenant responsables de choix dont ni eux ni les citoyens ne sont responsables ».
Face à cette situation, le Spot :
- Condamne fermement ce comportement qui met à mal les bases du partenariat entre les deux parties ;
- Avertit que la poursuite de ce comportement creuse le fossé entre les institutions publiques et les citoyens et mine la confiance dans leur impartialité, et rappelle que toute réforme passe par un dialogue sérieux débouchant sur des mesures concrètes ;
- Appelle la présidence du gouvernement et le ministère des Affaires sociales à assumer pleinement leurs responsabilités et à intervenir rapidement pour mettre fin à cette dérive administrative ;
- Se réserve le droit de prendre toutes les mesures institutionnelles et légales pour défendre la dignité de la profession et les droits de ses membres.
Le communiqué rappelle que la création de la Cnam « était une initiative pionnière qui a permis de fournir des traitements aux plus démunis, chose qu’aucun citoyen à revenu limité n’aurait pu obtenir par ses propres moyens. Les décisions malheureuses de la Cnam ont fragilisé le service public de santé et pharmaceutique. Les pharmaciens, par leur patience, ont cherché à protéger ce système, mais il est désormais clair qu’il n’est plus possible de continuer ainsi sans compromettre l’accès aux soins et la disponibilité des médicaments ».
I.N.















