L’avocate Dalila Ben Mbarek Msaddek, sœur du prisonnier politique Jaouhar Ben Mbarek, a publié ce lundi 10 novembre 2025 une vidéo sur sa page Facebook pour alerter l’opinion publique sur la situation critique de son frère, incarcéré à la prison civile de Belli et en grève de la faim depuis plusieurs jours.
Dans son témoignage, Dalila Ben Mbarek a raconté les difficultés rencontrées lors de sa tentative de visite. « J’ai attendu pendant cinq heures, mais je n’ai pas pu le voir », a-t-elle déclaré. Elle a expliqué qu’on lui a indiqué que le médecin de la prison se trouvait auprès de son frère et qu’elle pourrait lui parler à sa sortie, ce qui n’a finalement pas eu lieu. « Je voyais l’infirmier faire des allers-retours, mais Jaouhar n’a jamais été sorti. On m’a dit qu’il ne pouvait pas se déplacer, faute de chaise roulante », a-t-elle précisé.
L’avocate a ajouté que le centre pénitentiaire ne disposait que d’une seule chaise roulante — pour les 2 000 détenus — utilisée ce jour-là pour un autre prisonnier. « Mon frère a refusé qu’on le porte, ce que je comprends. Car être transporté ainsi serait pour lui une humiliation », a-t-elle confié avec émotion. Selon elle, Jaouhar Ben Mbarek serait désormais incapable de se déplacer seul, une information qu’elle n’a pu vérifier faute d’accès direct à son frère.
Elle a ajouté qu’on lui avait indiqué que son frère avait tout de même pris une gorgée d’eau, comme il l’avait promis à son père.
Dalila Ben Mbarek a également dénoncé une mesure jugée arbitraire : à la sortie de la prison, des agents lui ont retiré sa carte de visite, sur instruction hiérarchique. Un geste qu’elle interprète comme une volonté de limiter encore davantage la transparence sur ce qui se passe à l’intérieur de l’établissement pénitentiaire.
Quelques jours plus tôt, le vendredi 7 novembre, une délégation de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) avait rendu visite à Jaouhar Ben Mbarek, accompagnée d’un médecin, dans le cadre du protocole d’accord signé entre la Ligue et le ministère de la Justice.
Le rapport de cette visite est préoccupant : le militant, en grève de la faim depuis neuf jours, présenterait des signes clairs d’affaiblissement et de dégradation physique. Le médecin a noté une perte de poids importante, une faiblesse générale et un risque accru de complications graves.
Malgré les appels à la raison, Jaouhar Ben Mbarek a refusé d’interrompre sa grève. Il a affirmé vouloir poursuivre son mouvement jusqu’à la levée de ce qu’il considère comme une injustice et une persécution politique.
Arrêté dans le cadre d’une vague de répression visant plusieurs opposants et membres du Front de salut national, il dénonçait depuis des mois des accusations « fabriquées » et un emprisonnement « motivé par des considérations politiques ».
Alors que les autorités pénitentiaires assurent que « la situation sanitaire des détenus est normale et stable », les signes d’inquiétude se multiplient. En solidarité, plusieurs figures politiques, dont Rached Ghannouchi et Issam Chebbi, ont entamé à leur tour une grève de la faim symbolique.
N.J.











Commentaire
Citoyen_H
LA TERRE TOURNE AUTOUR DU SOLEIL,
et la Tunisie tourne autour de Ben Mbarek et Dahmani.
Et avec ça, vous voulez faire partie du concert des nations.
À, ce rythme, oubliez !!!