À la suite de notre Une du lundi 10 novembre 2025, intitulée « Tarak Ben Ammar condamné à quatre ans avec sursis : nouvel épisode d’une longue saga judiciaire », Tarak Ben Ammar nous a adressé un droit de réponse. Il y expose sa version des faits et ses arguments concernant l’affaire le confrontant à Technicolor. Nous publions ci-dessous son texte inchangé.
Le 10 novembre 2025, Paris
Ce qui s’est récemment joué au Tribunal correctionnel de Nanterre dans l’affaire m’opposant à Technicolor n’est qu’un épisode d’une longue saga judiciaire entamée il y a plus de douze ans.
Une affaire juridiquement infondée
J’ai, en ma qualité d’actionnaire important de Quinta Industries, été condamné en première instance pour le remboursement d’un compte courant d’associé. J’estime toute l’affaire absurde et juridiquement infondée.
En effet, après avoir livré un combat acharné pour que Quinta Industries résiste à la crise de 2008 et à la transition numérique accélérée par l’État français, je reste profondément déconcerté. J’ai tenté de fusionner une des sociétés du groupe avec la société Eclair pour assurer cette transition, j’en ai été empêché. J’ai fermement cru que le plan de numérisation du patrimoine cinématographique nous offrirait un sursis, mais il est arrivé en retard et le groupe n’a pas pu en bénéficier. Le protocole objet de toute cette procédure, je ne l’ai signé que dans la perspective d’obtenir un emprunt bancaire, sur conseil du commissaire aux comptes ! Comment peut-il m’être reproché d’avoir orchestré la faillite du groupe ?
Tout cela sans compter sur le fait qu’à la suite de 7 ans de négociations pour entrer au capital du groupe technique Quinta Industries, Technicolor, par des agissements malhonnêtes, a précipité la liquidation du groupe en 2011, pour le racheter à la barre en 2012, pour trois francs six sous. J’ai bien évidemment poursuivi Technicolor en justice, mais ces nombreuses années de procès n’ont pas abouti, simplement parce que Technicolor a fait faillite !
A la lumière de ces éléments, j’estime que la procédure judiciaire n’aurait jamais dû exister.
Le combat continue
L’affaire est loin d’être close. Je ferai appel, en m’appuyant sur deux éléments irréfutables : d’une part, le remboursement d’un compte courant d’associé n’est plus une infraction pénale depuis la loi du 25 janvier 1985 ; d’autre part, je ne suis plus le dirigeant de fait de Quinta Industries depuis 2011, comme l’a confirmé la cour d’appel de Versailles en 2018. Le tribunal n’a même pas pris la peine de répondre à ces deux éléments, ce qui en soi constitue une anomalie que la cour d’appel ne pourra que sanctionner.
Pour précision, dans la hiérarchie judiciaire, la cour d’appel de Versailles occupe une position supérieure au tribunal judiciaire de Nanterre. En tant que juridiction d’appel, elle est chargée de réexaminer les décisions rendues par les tribunaux de première instance relevant de son ressort, dont celui de Nanterre. Si ce dernier intervient en première instance, la cour d’appel de Versailles dispose d’une compétence plus étendue, couvrant les recours provenant de plusieurs juridictions de son territoire, ce qui lui confère un rôle central dans le contrôle et l’harmonisation des décisions judiciaires.
Il ne s’agit donc pas d’une fin, mais d’un tournant. Le jugement rendu la semaine dernière ne saurait clore le débat, et encore moins entériner une vérité judiciaire. Le combat continue, et la suite se jouera en appel.
Je tiens à rappeler qu’en parallèle du groupe Quinta Industries, j’ai repris plusieurs sociétés en difficulté, sauvé des centaines d’emplois et monté une offre industrielle unique en France. Quand le groupe a rencontré des difficultés financières, j’ai toujours veillé à ce que l’activité continue, que les salariés soient payés et lors de la liquidation du Groupe Quinta Industries, les dettes restantes n’étaient que fiscales et sociales.
J’ai toujours collaboré avec la justice et je crois avoir démontré un profond sens de l’intérêt général, y compris aux États-Unis où j’ai œuvré pour indemniser les victimes du scandale Weinstein et sauver les actifs de The Weinstein Company. Plus récemment, j’ai contribué au redressement des Studios de Paris et mes responsabilités, jugées « remarquables » en qualité d’actionnaire, ont été soulignées par Monsieur Philippe Blériot, administrateur judiciaire de la société les Studios de Paris.
J’ai toujours été du côté de la justice et je suis indigné qu’elle me tourne le dos de la sorte.
Tarak Ben Ammar










