Une conférence de presse s’est tenue lundi 10 novembre 2025, au siège du parti Al Joumhouri, en présence des familles des détenus politiques, de leurs avocats et de militants. À cette occasion, il a été annoncé que l’ancien dirigeant politique Abdelhamid Jelassi, condamné à treize ans de prison dans le cadre de l’affaire dite de « complot contre la sûreté de l’État », entamera une grève de la faim à partir de minuit ce soir.
Les proches d’Abdelhamid Jelassi ont souligné que cette décision constitue pour lui « un acte de protestation et de soutien », et cela malgré un état de santé déjà fragile.
Messages de soutien de Rached Ghannouchi et Issam Chebbi
Les proches ont également relayé un message de Rached Ghannouchi, en grève de la faim depuis quatre jours à la prison de la Mornaguia :
« Bien que mon état de santé ne me permette pas de supporter une grève de la faim, lorsque j’ai appris que Jaouhar saigne, il m’a été indispensable d’accomplir mon devoir en le soutenant. Le sens de mon geste est : tu n’es pas seul, Jaouhar. »
Rached Ghannouchi ajoute :
« Il existe une cause plus grande que les divergences idéologiques : la cause de la liberté. La Tunisie est en danger tant qu’un militant comme Jaouhar Ben Mbarek se meurt dans sa cellule. »
Un second message a été lu, celui du secrétaire général d’Al Joumhouri, Issam Chebbi, actuellement en grève de la faim à la prison de Borj Erroumi :
« Mon corps peut s’affaiblir, mais ma volonté ne se brise pas. Les prisons n’éteignent pas les idées et ne verrouillent pas la dignité. Je sortirai la tête haute… et nous sortirons ensemble de cette longue nuit. »
La situation critique de Jaouhar Ben Mbarek
L’avocate Dalila Ben Mbarek Msaddek, sœur du prisonnier politique Jaouhar Ben Mbarek, a alerté sur la dégradation rapide de son état de santé. Elle a raconté avoir attendu cinq heures pour tenter de le voir à la prison civile de Belli, sans y parvenir :
« On m’a dit qu’il ne pouvait pas se déplacer faute de chaise roulante. Dans cette prison de 2 000 détenus, il n’y en a qu’une seule. Il a refusé qu’on le porte. Être transporté ainsi aurait été une humiliation. »
Selon Dalila Ben Mbarek Msaddek, Jaouhar Ben Mbarek ne serait plus en mesure de marcher seul. Elle indique qu’il aurait bu « une gorgée d’eau » comme il l’avait promis à son père, Ezzeddine Hazgui, lui-même en grève de la faim solidaire au siège d’Al Joumhouri.
L’avocate a également dénoncé une mesure jugée arbitraire : sa carte de visite lui a été retirée à la sortie de la prison.
Une délégation de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) avait effectué une visite médicalisée le 7 novembre, constatant une perte de poids importante, une faiblesse généralisée et un risque accru de complications graves.
Malgré cela, Jaouhar Ben Mbarek refuse d’interrompre sa grève.
Mobilisation et contestation du procès
La Coordination des familles des détenus politiques poursuit également une grève de la faim solidaire. Parmi les participants figurent Ezzeddine Hazgui, Aouatef Dziri et Mohamed Cheikh Kacem.
Dans cette même affaire, Abdelhamid Jelassi, Jaouhar Ben Mbarek et Issam Chebbi dénoncent un procès marqué par l’absence de preuves matérielles, des témoignages anonymes, des audiences menées à huis clos et l’impossibilité d’assurer une défense effective.
M.B.Z














4 commentaires
@Hleybia ZarzoumiKS
Et pour la non grêve des Kommentaires ironiKS KlaKés en Krottes de laitiers ZarzoumiKS : UN SAKHTALAGOBEQÔM juste pour l’ambiance de Konfiance bientôt terminée…
LIBERTE DIGNITE DE TRAITEMENT ET SOLIDARITE POUR JELASSI !
ainsi que pour les centaines de détenu.e.s politiques comme d opinions sans eKSceptions !
ZARZOUMIA
Grève de faim à partir de minuit , est ce UN ULTIMATUM ou juste pour l’ambiance ! .
Citoyen_H
NON, CE N’ÉTAIT PAS UN ULTIMATUM
Il veut juste se rassurer, en se disant : j’ai osé !
À quand, le tour des barons de la drogue et de la contrebande embastillés ???
En effet, cette mode a l’air de plaire à tous le contingent des innocents aux mains sales !!!