Le projet de loi de finances 2026 prévoit une augmentation des salaires pour les employés du secteur public, du secteur privé ainsi que pour les retraités. Cependant, le taux exact de cette hausse n’a pas encore été fixé, a précisé l’économiste et analyste financier Bassem Ennaifer lors de son intervention dans l’émission Sbeh El Ward animée par Hatem Ben Amara sur Jawhara FM.
Selon lui, un décret gouvernemental déterminera ultérieurement les montants et pourcentages applicables à chaque secteur d’activité, sans passer nécessairement par le cadre habituel des négociations sociales avec les syndicats. Toutefois, il a souligné que certains secteurs couverts par des conventions collectives pourraient bénéficier de discussions spécifiques avec les partenaires sociaux.
Bassem Ennaifer a ajouté que les futures augmentations devraient principalement viser à compenser l’inflation, estimée actuellement à 4,9 %, bien que le coût réel de la vie, notamment celui des produits alimentaires, soit perçu comme bien supérieur par la population.
Il convient de noter que lors d’une séance conjointe entre les commissions parlementaires et le Conseil national des régions et des districts, tenue le mardi 11 novembre 2025, le ministre des Affaires sociales, Issam Lahmar, a affirmé que l’augmentation des salaires prévue dans le projet de loi de finances 2026 serait effectuée sur les trois prochaines années, avec un alignement automatique des pensions de retraite.
Abordant un autre volet du projet de loi, Bassem Ennaifer est revenu sur l’impôt sur la fortune, présenté comme l’une des principales réformes fiscales prévues. La nouvelle version du texte prévoit un taux de 0,5 % pour les patrimoines évalués entre 3 et 5 millions de dinars, et de 1 % pour ceux dépassant ce seuil.
Cet impôt concernerait les actifs immobiliers (hors résidence principale), les véhicules, ainsi que les parts détenues dans les entreprises. Selon Ennaifer, cette mesure vise à renforcer la justice fiscale et à diversifier les ressources budgétaires de l’État, dans un contexte de fortes pressions économiques et sociales.
L’instauration de cet impôt a, rappelons-le, suscité une vive controverse. Plusieurs experts redoutent ses effets pervers sur l’économie réelle.
Selon Ridha Chkoundali, la Tunisie risquerait de revivre le même scénario que celui observé après l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les chèques, qui avait entraîné une flambée des transactions en espèces et un renforcement du secteur informel.
S’appuyant sur un indicateur particulièrement préoccupant : le taux d’épargne nationale, qui était de 21% du PIB en 2010 et est tombé à 4,7% en 2024 — son plus bas niveau depuis l’indépendance — il estime que l’introduction de cette mesure pousserait davantage les épargnants à se détourner des circuits bancaires, accentuant la pénurie de liquidités et limitant la capacité des banques à financer l’économie.
N.J.












2 commentaires
Karim
On compare l’avant et l’après la lois des chèque
Et le pourcentage d’épargne de 2010 à celui d’aujourd’hui
Juste une règle qui existe et reconnu mondialement qui dit » il faut comparé le comparable!! »
jamel.tazarki
@Mr. Bassem Ennaifer!!!
Je vous cite : « Selon lui [selon votre personne], un décret gouvernemental déterminera ultérieurement les montants et pourcentages applicables à chaque secteur d’activité, sans nécessairement passer par le cadre habituel des négociations sociales avec les syndicats. »
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Je résume la citation : «sans passer nécessairement par le cadre habituel des négociations sociales avec les syndicats.» 🙂
Voilà où nous en sommes: La subordination des syndicats et de leur organisation par le gouvernement, comme vous le précisez dans l’article ci-dessus. Et ainsi neutraliser le rôle des syndicats de défenseurs des droits des travailleurs.
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Bravo @Mr. Bassem Ennaifer !!!
Bonne journée, quand même!
Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien