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L’UGTT met en garde contre toute fixation unilatérale des salaires

Par Myriam Ben Zineb

L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a réagi avec fermeté, mardi 11 novembre 2025, aux déclarations du ministre des Affaires sociales, Issam Lahmar, sur la possibilité de fixer les augmentations salariales par décret gouvernemental. Dans un communiqué jugé particulièrement sévère, la centrale syndicale a dénoncé « une atteinte grave au principe du dialogue social » et un « dépassement flagrant de la Constitution et du Code du travail ».

Le communiqué rappelle que l’article 134 du Code du travail est sans ambiguïté : les salaires ne peuvent être déterminés par décret que dans deux cas — pour fixer le salaire minimum garanti (Smig ou Smag), ou pour les travailleurs non couverts par une convention collective. Dans tous les autres secteurs, les révisions salariales doivent résulter de négociations collectives entre les partenaires sociaux, et non de décisions unilatérales de l’État.

Sur le plan constitutionnel, l’UGTT souligne que le droit à la négociation collective est garanti par l’article 36 de la Constitution et par les conventions internationales n°98 et 154 de l’Organisation internationale du travail, que la Tunisie s’est engagée à respecter. Historiquement, ajoute l’organisation, depuis la levée de l’interdiction des négociations collectives en mai 1973, le dialogue social constitue « le seul cadre légal et légitime de fixation des salaires ». Toute remise en cause de ce principe représenterait « une régression historique et une menace directe pour la paix sociale ».

L’organisation syndicale met en garde contre toute tentative d’imposer des hausses salariales « par des décisions unilatérales portant sur les conventions collectives », rappelant qu’un tel procédé serait contraire à la loi et susceptible d’être contesté devant la justice administrative. Elle appelle le gouvernement à amender l’article 15 du projet de loi de finances 2026, afin de le mettre en conformité avec la Constitution et le Code du travail, « pour protéger l’État de la violation de ses propres lois ».

Le projet de loi de finances 2026 prévoit une augmentation des salaires pour les employés du secteur public, du secteur privé ainsi que pour les retraités. Toutefois, le taux exact de cette hausse n’a pas encore été fixé. L’économiste Bassem Ennaifer, a précisé, ce matin, qu’un décret gouvernemental déterminerait ultérieurement les montants et pourcentages applicables à chaque secteur, sans nécessairement passer par les négociations sociales habituelles avec les syndicats.

Selon lui, certaines branches couvertes par des conventions collectives pourraient néanmoins faire l’objet de discussions spécifiques avec les partenaires sociaux. Il a ajouté que ces augmentations viseraient surtout à compenser l’inflation, estimée à 4,9 %, bien que le coût réel de la vie, notamment pour les produits alimentaires, soit ressenti comme bien plus élevé par les ménages.

Mardi 11 novembre, lors d’une séance conjointe entre les commissions parlementaires et le Conseil national des régions et des districts, le ministre des Affaires sociales, Issam Lahmar, avait précisé que l’augmentation des salaires s’étalerait sur trois ans, avec un alignement automatique des pensions de retraite.

Face à cette approche gouvernementale, l’UGTT réaffirme que « le dialogue social demeure la seule garantie de justice salariale et de stabilité sociale », refusant tout recours à des décrets pour fixer les rémunérations des travailleurs tunisiens.

M.B.Z

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Commentaire

  1. Citoyen_H

    12 novembre 2025 | 21h14

    SI JE N’ÉTAIS PAS TUNISIEN
    et qu’on m’aurait fait une petite synthèse des activités « réelles » de l’UGTT, j’aurais affirmé que celle-ci était probablement un des membres de l’OTAN, coalition destructrice et déstabilisatrice des NATIONS en voie de développement et en voie de sous-développement, tel qu’on fut, tout au long de décade durant laquelle, les cartels de la terka, gouvernèrent sans partage !