Le dossier relatif à la suspension des activités de certaines unités du Groupe chimique tunisien (GCT) devrait être examiné à nouveau par la justice, jeudi 13 novembre 2025.
Dans une intervention dans la matinale de Jawhara FM, l’avocat Mehdi Talmoudi, représentant un collectif de plaignants, a rappelé, au micro de Hatem Ben Amara, que le report de l’audience au 13 novembre avait été sollicité par le Groupe chimique afin de retirer le dossier du cadre du contentieux en référé, une procédure connue pour sa rapidité et son caractère urgent.
Il a affirmé que la défense cherchait à différer l’examen du dossier devant la justice administrative, tout en réaffirmant l’attachement du collectif à la compétence du juge des référés pour statuer sur cette affaire.
L’avocat a ajouté qu’il s’agissait de la deuxième audience tenue dans cette affaire, notant que le dossier reste, pour le moment, examiné dans le cadre du contentieux urgent.
Il a précisé également que le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie devrait présenter son rapport aujourd’hui.
Le collectif d’avocats, qui représente des habitants et des associations locales, réclame l’arrêt immédiat des activités jugées polluantes dans certaines unités du complexe chimique de Gabès.
Me Talmoudi a indiqué, par ailleurs, que le dossier s’appuyait sur un important volume de preuves médicales : 300 certificats médicaux, dont 30 sélectionnés et déposés auprès du tribunal pour démontrer l’impact sanitaire de la pollution sur les riverains.
L’avocat a, dans ce contexte, cité le cas particulièrement préoccupant d’un élève victime d’asphyxie. Selon lui, l’enfant aurait commencé à présenter les premiers signes de malaise il y a environ un mois, avant que son état de santé ne se dégrade progressivement. Malgré les soins prodigués, la situation du jeune élève se serait aggravée, traduisant, d’après l’avocat, l’impact direct de la pollution émanant des unités industrielles visées par la plainte.
Me Talmoudi a également souligné que ce cas n’était pas isolé. Plusieurs autres élèves de la même région auraient manifesté des symptômes similaires, parmi lesquels des sensations de fourmillements, mais aussi des formes de paralysie partielle touchant les bras et les jambes.
Ces éléments, a-t-il ajouté, illustrent la gravité de la situation sanitaire et confirment l’urgence d’une intervention judiciaire pour y mettre un terme.
Cette affaire, qui mobilise depuis plusieurs mois les habitants du sud tunisien, s’inscrit dans un contexte de vives tensions environnementales autour du complexe industriel de Gabès, souvent accusé de porter atteinte à la santé publique et à l’écosystème côtier.
Les plaignants espèrent que la justice tranchera rapidement en faveur d’une suspension des activités litigieuses, invoquant l’urgence sanitaire et écologique.
Les protestataires poursuivent leurs manifestations pour réclamer la suspension, voire l’arrêt total des activités des unités industrielles mises en cause, rappelant que ces dernières appartiennent à l’État.
Ils affirment que la responsabilité publique est pleinement engagée et appellent le gouvernement à assumer ses obligations en matière de protection de la santé et de l’environnement, plutôt que de fermer les yeux sur les atteintes causées aux habitants et à leur cadre de vie.
N.J











