Le ministre du Commerce et du Développement des exportations, Samir Abid, a appelé les banques à renforcer leur appui aux exportateurs d’huile d’olive et de dattes, dans le cadre d’une stratégie nationale visant à soutenir la production, la transformation et la valorisation des produits tunisiens à l’étranger.
Le financement de ces exportations a en effet été au centre d’une réunion tenue mercredi 12 novembre 2025 et présidée par le ministre au siège du département, en présence de représentants de plusieurs banques, du Centre de promotion des exportations (Cepex), de la Compagnie tunisienne pour l’assurance du commerce extérieur (Cotunace), de la Direction générale des douanes et d’autres structures concernées.
Samir Abid a insisté sur le rôle essentiel des institutions financières dans le financement des exportations tout au long de l’année, en particulier dans un contexte de récolte record attendue aussi bien pour l’huile d’olive que pour les dattes. Il a appelé les banques à accompagner davantage les acteurs économiques, en tant que partenaires de la chaîne de valeur, « depuis la production et la transformation jusqu’à la promotion et l’exportation », estimant que cette dynamique contribue à renforcer l’économie nationale et à consolider la présence de la Tunisie sur les marchés internationaux.
Le ministre a également souligné que son département a élaboré un programme de promotion dédié aux principaux produits exportés, en tête desquels figurent l’huile d’olive et les dattes. Il a mis l’accent sur la nécessité de soutenir la base productive, notamment les petites et moyennes entreprises (PME), en leur assurant un meilleur accès au financement et à l’investissement. « Le renforcement de la production constitue une priorité stratégique », a-t-il affirmé, appelant à trouver des solutions concrètes aux difficultés rencontrées par les entreprises, depuis le financement jusqu’à la valorisation de leurs produits.
De leur côté, les participants ont souligné que le financement des PME opérant dans ces deux filières représente un axe majeur de l’action de leurs institutions. Ils ont indiqué que des lignes de crédit ont été mobilisées pour soutenir les opérations d’achat, de stockage, de conditionnement et d’exportation. Ils ont également réitéré leur engagement à accompagner les entreprises, particulièrement dans la phase de stockage, tout en plaidant pour un meilleur partage d’informations et une coordination renforcée entre les différentes parties prenantes.
Rappelons que début octobre, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Fethi Zouhaier Nouri, avait tenu une réunion avec le président du Conseil bancaire et financier ainsi qu’avec plusieurs directeurs d’institutions bancaires publiques et privées.
L’objectif était d’assurer un financement efficace de la saison et de soutenir tous les maillons de la filière, de la production à la commercialisation.
M. Nouri avait alors appelé le secteur bancaire à renforcer son accompagnement, à stimuler le cycle économique et à soutenir les exportations tunisiennes. Les banques avaient de leur côté réaffirmé leur engagement à fournir les financements nécessaires et à résoudre les problèmes d’endettement des acteurs ayant rencontré des difficultés lors de la campagne précédente, contribuant ainsi à la stabilité du marché et au positionnement de la Tunisie sur ses marchés traditionnels.
En réponse, le Conseil bancaire et financier (CBF) avait annoncé le soutien du secteur bancaire au bon déroulement de la récolte d’olives pour la saison 2025-2026, précisant que « dans le souci de réussir la saison de récolte 2025-2026 et en soutien aux efforts de l’État dans ce domaine, toutes les banques mettent à la disposition des intervenants du secteur oléicole — agriculteurs, transformateurs et exportateurs — les financements nécessaires pour accompagner leur activité et leur permettre de travailler dans les meilleures conditions, conformément aux lois et réglementations en vigueur ».
Selon le ministère de l’Agriculture, les exportations tunisiennes d’huile d’olive ont atteint 239.000 tonnes en août 2025, soit une hausse de 35% par rapport à la même période de l’année précédente. Toutefois, la filière a traversé une période turbulente ces derniers mois, marquée par l’arrestation de plusieurs acteurs clés et la fuite à l’étranger d’un exportateur majeur, perturbant la dynamique du secteur et soulignant l’importance d’un soutien financier structuré pour la saison en cours.
Le ministre a enfin annoncé l’organisation prochaine d’une journée d’information et de sensibilisation, qui réunira tous les intervenants — structures administratives, institutions financières et entreprises exportatrices — afin d’approfondir la réflexion autour des questions de stockage, d’exportation et de promotion des produits tunisiens. Cette initiative vise à poser les bases d’une stratégie d’accompagnement durable, facilitant l’accès des exportations tunisiennes aux marchés mondiaux, tout en consolidant la présence du pays sur ses marchés traditionnels et en explorant de nouveaux débouchés prometteurs.
I.N.














3 commentaires
Raouf M
Quand on a le génie de mettre au placard des acteurs clés de certaines filières, vitales pour le pays, comme c’est écrit plus haut, on est censé avoir un plan B pour combler les lacunes……. malheureusement, il n’y a ni plan B ni plan Z , dezz takhtef……. Dans cette pauvre Tunisie à la dérive, on se demande si on a un capitaine à bord ou un kamikaze
HatemC
Décalage criant entre le discours institutionnel et la réalité productive.
Huile et dattes
AVANT D’EXPORTER, IL FAUDRAIT DEJA COSNTRUIRE UNE INDUSTRIE.
Comme toujours, on parle de financement avant même de parler de FONDATIONS.
Car le vrai problème n’est pas l’argent, c’est l’absence d’industrie structurée.
Avant de rêver d’exportations record, la Tunisie devrait commencer par bâtir une filière intégrée et moderne.
Ces réunions ministérielles sont donc de la poudre aux yeux.
L’ETAT PARLE D’EXPORT, MAIS IL OUBLIE QUA’AVANT DE BATIR UNE MAISON, ON POSE DES FONDATIONS
Et aujourd’hui, ces fondations industrielles, commerciales et logistiques n’existent tout simplement pas.
Tant que la Tunisie ne maîtrisera pas la transformation et la valorisation de ses propres produits, elle restera un pays fournisseur de matière première — pas un acteur du commerce mondial ….
jamel.tazarki
La Banque de l’Habitat a déjà perdu 450 millions de dinars pour avoir boosté l’huile d’olive sur ordre d’un politicien en 2024. Qui a donné l’ordre d’accorder ce crédit ? On l’ignore encore, alors que certains hommes d’affaires croupissent dans nos prisons pour de petites erreurs ou pour un manque de liberté d’expression. Et dire que tous les Tunisiens sont égaux face à la justice 🙂