L’avocate Dalila Ben Mbarek Msaddek a annoncé, vendredi 14 novembre 2025, que son frère, le prisonnier politique Jaouhar Ben Mbarek, avait été transféré d’urgence à l’hôpital dans la nuit de mardi et y avait passé toute la nuit jusqu’à 14h aujourd’hui.
Risques pour sa santé
Me Ben Mbarek Msaddek a précisé : « Selon les médecins, des analyses ont révélé la présence d’une substance toxique très dangereuse au niveau des reins, conséquence d’un début de rhabdomyolyse — une dégradation musculaire provoquée par une sévère déshydratation ».
L’avocate a ajouté : « Bien qu’il ait été immédiatement pris en charge, Jaouhar Ben Mbarek a refusé tout apport nutritif, poursuivant coûte que coûte sa grève de la faim. Les médecins signalent d’autres symptômes liés au jeûne prolongé : incapacité à marcher, difficultés à parler de manière continue, insomnies et perte rapide de poids ».
Elle a indiqué avoir tenté de le convaincre de boire au moins un litre d’eau par jour. « Il m’en a fait la promesse », écrit-elle.
Contexte et enquête sur l’agression à la prison de Belli
Pour rappel, une enquête a été ouverte après l’agression de Jaouhar Ben Mbarek à la prison de Belli, où il a été violemment pris pour cible par des détenus et des agents, selon sa défense. En pleine grève de la faim, l’opposant avait été transféré à l’hôpital régional de Nabeul, où des examens ont confirmé des contusions sur les côtes ainsi que plusieurs traces de coups et d’éraflures.
Sa défense affirme qu’un médecin, mandaté après un signalement pour acte de torture, a ordonné son hospitalisation et que des responsables pénitentiaires ont ensuite confirmé l’ouverture d’une enquête administrative. Elle dénonce toutefois les pressions visant les avocats, certains faisant désormais l’objet d’une instruction judiciaire, tandis que l’Ordre des avocats proteste contre des entraves aux visites. De son côté, l’administration pénitentiaire rejette les accusations, contestant la réalité des grèves de la faim et assurant que l’état des détenus est suivi médicalement.
S.H
