Depuis ce matin, Jaouhar Ben Mbarek, prisonnier politique en grève de la faim, a été transféré à l’hôpital universitaire de Nabeul, a annoncé sa sœur Dalila Ben Mbarek Msaddek sur sa page personnelle dimanche 16 dimanche 2025. Il est actuellement hospitalisé au service des maladies internes. Cependant, jusqu’à présent, il n’a pas été possible d’obtenir des informations précises sur son état de santé, ni de lui rendre visite, ajoute-t-elle.
La famille et les proches se trouvent sur place, dans l’attente de nouvelles sur son état de santé.
Leïla Jaffel défend la gestion carcérale : ironie et déni autour des grèves de la faim
Lors de la séance plénière du 15 novembre 2025 consacrée au budget de la Justice, la ministre Leïla Jaffel a adopté un ton ironique et tranchant face aux questions des députés sur la surpopulation carcérale, la condition des détenus et les grèves de la faim chez certains prisonniers politiques.
Elle a nié l’existence de grèves de la faim « sauvages » et dénoncé ce qu’elle qualifie de « campagne infondée » sur les réseaux sociaux. Selon elle, les détenus continuent de manger, même en grève, parfois « moitié moitié ».
Elle a rappelé que ces grèves sont encadrées médicalement, tout en soulignant le droit des détenus à refuser ce suivi. Pour finir, elle a minimisé l’impact des grèves sur le traitement judiciaire et accusé ses détracteurs de nuire au pays sans résultats.
Jaouhar Ben Mbarek a déjà été transféré d’urgence jeudi à l’hôpital où des analyses ont révélé une substance toxique dangereuse au niveau des reins, signe d’un début de rhabdomyolyse lié à une sévère déshydratation. Malgré une prise en charge médicale, il a refuse l’apport nutritif et présente des symptômes graves : incapacité à marcher, troubles du langage, insomnies et perte de poids rapide. Son avocate a réussi à le convaincre de s’hydrater au moins un litre d’eau par jour.
Enquête sur l’agression à la prison de Belli
Une enquête a été ouverte après l’agression de Jaouhar Ben Mbarek à la prison de Belli, où il aurait été violemment attaqué par des détenus et des agents, selon sa défense. Transféré à l’hôpital régional de Nabeul, des examens ont confirmé des contusions et des traces de coups.
Un médecin, alerté pour torture, a ordonné son hospitalisation, et une enquête administrative a été lancée. La défense dénonce des pressions sur les avocats, certains visés par une instruction judiciaire, tandis que l’Ordre des avocats proteste contre les restrictions aux visites.
L’administration pénitentiaire nie ces accusations, contestant la grève de la faim et assurant un suivi médical des détenus.
R.B.H
