Un lycéen du gouvernorat d’Ariana a été définitivement exclu de son établissement à la suite d’une décision du conseil de discipline, a indiqué Lotfi Gafsaoui, secrétaire général de la fédération de l’enseignement secondaire à Ariana, invité lundi 17 novembre 2025 sur les ondes de Diwan FM.
L’affaire, largement relayée sur les réseaux sociaux, avait éclaté après la diffusion d’une vidéo tournée par l’élève à l’intérieur du lycée. Très actif sur les réseaux sociaux, notamment TikTok, l’élève a affirmé avoir filmé une vidéo où on le voit passer la nuit à l’intérieur de l’établissement.
Selon Lotfi Gafsaoui, la vidéo publiée par l’élève sur les réseaux sociaux – montrant notamment des scènes filmées à l’intérieur du lycée – n’a pas été le motif principal de la sanction. « Le conseil de discipline ne l’a pas puni pour la vidéo en tant que telle », a-t-il affirmé, précisant que l’élève était déjà visé par cinq rapports disciplinaires avant même la polémique.
Trois rapports avaient été rédigés par des enseignants pour « mauvais comportement », tandis que deux autres émanaient de parents d’élèves, évoquant des faits de harcèlement et de comportements inappropriés. « Les rapports se sont accumulés. Le conseil ne peut pas se réunir pour chaque incident isolé, mais cinq rapports justifient la convocation », a expliqué Lotfi Gafsaoui.
Le syndicaliste a également révélé que l’élève avait eu un comportement agressif lors de la séance du conseil de discipline, allant jusqu’à insulter une enseignante. « Il lui a dit : tu es frustrée, ce sont des propos inacceptables », a-t-il déploré.
Exclusion définitive et réactions immédiates
À la suite de ces incidents, le conseil de discipline a statué en faveur de son exclusion définitive du lycée, sans toutefois l’interdire de poursuivre sa scolarité dans un autre établissement. « Ce n’est pas une exclusion du système éducatif. L’élève pourra continuer ailleurs », a rassuré M. Gafsaoui, en espérant que cette expérience serve de « leçon » et permette au jeune de retrouver un cadre propice à ses études.
Quelques heures après la publication de la décision, l’élève s’est de nouveau présenté au lycée et a provoqué un désordre, selon le syndicaliste. L’intervention des forces de l’ordre et du délégué régional de l’Éducation a été nécessaire pour rétablir le calme. L’élève s’est finalement engagé à ne plus approcher l’établissement.
Par ailleurs, un nouveau message vidéo de l’élève a circulé dans lequel il affirme lui-même ne pas avoir été sanctionné pour la vidéo initiale, mais bien pour ses comportements répétés.
Dégradation du climat scolaire et pressions sur le personnel
Lotfi Gafsaoui a dénoncé un phénomène devenu fréquent : des vidéos tournées par des élèves au sein des classes, parfois en pleine séance. « On voit des jeunes manger des pâtes ou des biscuits en classe, filmer en direct, défier l’enseignant. Cela porte atteinte à l’image de l’institution éducative et à la dignité du professeur », s’est-il alarmé, rappelant que l’usage du téléphone est strictement interdit dans les lycées.
Il a également souligné la surcharge des classes, pouvant atteindre 42 élèves, rendant difficile le maintien de la discipline.
Tensions et accusations : un climat difficile pour les responsables scolaires
En marge de cette affaire, Lotfi Gafsaoui a révélé qu’un directeur de lycée à Ariana – celui du lycée El Wafa, qui accueille près de 2.500 élèves – est actuellement entendu par la police à la suite d’une plainte pour harcèlement déposée par une mère d’élève.
Le syndicaliste estime que cette accusation pourrait être liée à un précédent renvoi disciplinaire d’un élève. « Cela arrive : tu as expulsé mon fils, je t’invente une accusation », a-t-il déclaré, dénonçant la vulnérabilité des cadres éducatifs. Les enseignants et directeurs de la région ont exprimé leur solidarité envers leur collègue.
Lotfi Gafsaoui a alerté sur la dégradation du climat scolaire et la pression croissante sur les enseignants et les directeurs. « Le personnel éducatif travaille dans des conditions difficiles. Si le ministère ne les protège pas, qui le fera ? », s’est-il interrogé.
Il a enfin appelé à un renforcement du cadre disciplinaire, à un meilleur accompagnement psychologique des élèves concernés et à une revalorisation de l’image de l’enseignant.
S.H











Commentaire
jamel.tazarki
1) Améliorer la formation en pédagogie et psychologie scolaire sur la gestion des conflits:
« L’exclusion définitive d’un lycéen de son établissement » n’est pas une solution intelligente. il faudrait plutôt améliorer la formation en pédagogie et psychologie scolaire sur la gestion des conflits, il faut développer les compétences psychosociales des enseignants et même des élèves, intégrer des programmes d’éducation à la résolution de conflits, et adopter des stratégies pédagogiques basées sur l’écoute, l’empathie et la communication non-violente. Des méthodes comme les cercles de parole, l’utilisation de la métacommunication et la focalisation sur les besoins des élèves et des enseignants plutôt que sur les punitions absuives afin de permettent de transformer les conflits en opportunités d’apprentissage:
– former les enseignants à reconnaître et gérer leurs propres émotions et ceux des élèves, à prendre de la distance face à une situation conflictuelle, et à adapter leur communication au profil de l’élève.
. enseigner des techniques de communication non-violente, la gestion des émotions et la résolution de problèmes de manière pratique.
– Utiliser la métacommunication : entraîner les enseignants à observer les faits et le processus de communication (comment les élèves communiquent) pour mieux intervenir.
– apprendre à ne pas nier les émotions des élèves, et aider les enfants à mieux les gérer.
– organiser des activités comme des cercles de parole où les élèves sont amenés à se mettre à la place des autres et à trouver des solutions ensemble.
– mettre en place des règles de gestion de conflit communes à toute l’école, valoriser les actions positives et ajuster la disposition de la classe pour faciliter la coopération.
– Impliquer toutes les parties prenantes : sensibiliser les parents, les élèves et les enseignants à l’importance de la gestion positive des conflits pour créer un climat scolaire serein et une école sans conflit.
– Avoir un plan d’action : définir des stratégies claires pour éviter la confusion et, si nécessaire, impliquer une tierce partie neutre comme un médiateur.
– Travailler sur les besoins : utiliser des approches centrées sur les besoins pour trouver des solutions qui fonctionnent pour tous les participants et éviter L’exclusion
2) La formation en pédagogie et psychologie scolaire pour me enseigner:
La formation en pédagogie et psychologie scolaire est cruciale pour aider les élèves en difficulté car elle permet de comprendre le développement de l’enfant, d’identifier les causes de ses difficultés (cognitives, affectives, sociales), et de mettre en œuvre des stratégies d’intervention personnalisées et adaptées. Cette combinaison de connaissances aide à améliorer leur bien-être, leurs résultats scolaires et leur estime de soi, et à leur fournir les outils pour devenir plus autonomes.
2.1) Pédagogie et didactique de l’enseignement (la didactique fait partie de la Pédagogie)
– Adaptation des méthodes d’enseignement : La formation aide les enseignants à adapter leurs méthodes pour correspondre au mieux aux besoins de chaque élève, en favorisant la motivation et la réussite scolaire.
– Stratégies d’apprentissage : Elle permet de mettre en place des stratégies concrètes pour améliorer l’apprentissage, comme le développement de l’autorégulation et des compétences métacognitives.
– Gestion des classes : Les enseignants sont formés à mettre en place des stratégies de gestion des comportements afin de créer un environnement d’apprentissage plus inclusif et efficace.
2.2) Psychologie
– Compréhension du développement : La psychologie de l’enfant et du développement éclaire sur les stades de croissance intellectuelle, affective et sociale, permettant d’adapter l’enseignement à l’âge et aux capacités de l’élève.
– Analyse des difficultés : Elle aide à comprendre les facteurs qui peuvent causer des difficultés, qu’ils soient liés aux capacités intrinsèques de l’élève ou à son état de santé.
– Soutien psychologique : Un psychologue scolaire peut réaliser des bilans pour évaluer les capacités intellectuelles et attentionnelles, et proposer des interventions adaptées, notamment pour des troubles comme le TDAH.
2.3) Combinaison des deux approches de Pédagogie et de Psychologie
– La combinaison de ces deux domaines permet une approche globale qui prend en compte à la fois les aspects cognitifs de l’apprentissage et les aspects psychologiques et affectifs de l’enfant.
– Meilleur accompagnement : Cela permet d’offrir un accompagnement plus complet et efficace, en faisant le lien entre le développement psychologique de l’élève et ses apprentissages.
– Inclusion : Cette approche est essentielle pour l’inclusion scolaire et sociale des élèves, en leur donnant les moyens de surmonter leurs difficultés et de s’épanouir plut1ôt que de les exclure de l’enseignement scolaire.
Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien