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Imed Aouled Jebril étrille le ministre des Affaires sociales

Par Sarra Hlaoui

Lors de son intervention en séance parlementaire, samedi 22 novembre 2025, le député Imed Aouled Jebril a violemment critiqué le ministre des Affaires sociales, l’accusant de laisser son département « vidé de ses cadres » et de gérer « la première artère de l’État » sans les compétences nécessaires pour assurer son fonctionnement.

Dès le début de sa prise de parole, le député a dénoncé l’absence de responsables clés au sein du ministère : présidents d’organismes comme la Cnam et la CNSS, directeurs généraux et responsables de programmes. « Vous avez vidé le ministère », lance-t-il au ministre, tout en estimant qu’« aucune institution ne peut fonctionner ainsi ». Il pointe notamment des postes vacants depuis plus d’un an, qui paralysent selon lui la gestion sociale et la coordination interinstitutionnelle.

Imed Aouled Jebril a ensuite mis l’accent sur la situation financière critique des caisses sociales. Il affirme que 8000 milliards de millimes restent non recouvrés par la CNSS, dont 3500 milliards de dettes irrécupérables liées à des entreprises en faillite, et 4500 milliards de dettes encore exigibles, mais dont le recouvrement serait, selon lui, « délibérément bloqué ».

Le député accuse le ministère d’avoir freiné les procédures de recouvrement visant les “grands débiteurs”, évoquant des entreprises et hommes d’affaires dont certains cumuleraient des dettes pouvant dépasser les 20 milliards. « Avant, la CNSS commençait à récupérer son argent. Aujourd’hui, l’État laisse l’argent public traîner sur les routes, et on continue de ne s’acharner que sur le citoyen modeste », déplore-t-il, en dénonçant une gestion “à deux vitesses” où « les puissants sont épargnés ».

Il évoque également plus de 1000 milliards de dettes impayées envers la CNRPS, y compris par des institutions publiques, dénonçant « un État qui ne paie même pas ses propres cotisations ».

Au-delà des défaillances administratives, Imed Aouled Jebril accuse le ministre d’avoir bénéficié de manière irrégulière d’un logement de fonction, en concluant une convention « illégale » avec une structure qui, selon lui, n’était pas propriétaire des locaux concernés. Il reproche également au ministre d’avoir permis à un directeur d’occuper ce logement durant plusieurs mois « avant de déménager lorsque les irrégularités ont été découvertes ».

Le député évoque aussi le cas d’un cadre du ministère rémunéré par une organisation internationale, affirmant que son recrutement et son maintien en fonction ne respecteraient ni les textes ni les procédures.

Imed Aouled Jebril accuse enfin le ministre d’accumuler les engagements non tenus, notamment sur le dossier de la régularisation des formes d’emploi précaire. Il estime que le ministère, censé porter une réforme structurelle, est devenu « le premier producteur de travail précaire ».

Le député conclut son intervention sur un ton cinglant : « Celui qui a pris l’habitude de renier ses promesses finit par être renié par les gens. Un ministre doit respecter sa parole. Vous n’avez rien réalisé. Bon courage avec votre ministère. »

S.H

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Commentaire

  1. Judili58

    24 novembre 2025 | 15h46

    L’honorable député an mis le doigt sur la plaie du « déficit des caisses sociales ». Il s’agit avant tout d’un NON RECOUVREMENT des cotisations sociales. Et la tous sont concernés. Ministères, organismes publics, entreprises publiques et privées . Tous sont coupables de non déclaration ou bien de sous déclaration. Seuls les salariés du public et du privé payent puisque leur part de la cotisation est retenue à la source. Le citoyen doit comprendre que la cause essentielle de la détérioration des prestations de couverture sociale ( retraite et assurance maladie ) sot les « cadeaux » et largesses qu’octroie le gouvernement à lui même et à ses « copains ».