La médina de Sfax, cœur historique et symbolique de la ville, fait face à une dégradation alarmante. « La médina connaît plusieurs lacunes : 700 bâtiments menacent ruine, des monuments sont en danger et l’infrastructure présente de nombreuses défaillances », a alerté, mardi 25 novembre 2025 sur Express FM, le secrétaire général de la municipalité de Sfax, Farhat Brik. Selon lui, l’impact est désormais économique et social : « Le centre-ville est devenu un problème même pour les commerçants, beaucoup ont dû déménager. »
Face à cette situation, la municipalité a consolidé plusieurs études en vue d’un vaste projet de requalification, élaboré en coopération avec l’Agence de réhabilitation et de rénovation urbaine et sous la supervision du ministère de l’Équipement. Le principe du projet a déjà obtenu une validation préliminaire. « Nous travaillons à finaliser le dossier. Le noyau du projet est la requalification du centre-ville de Sfax », a précisé Farhat Brik.
Ce programme s’inscrit dans la dynamique du projet stratégique Taparura, un mégaprojet d’aménagement d’un nouveau quartier côtier durable, porté par la SEACNVS et soutenu par l’UPFI. S’étendant sur 420 hectares gagnés sur la mer, avec six kilomètres de plages face au centre historique, Taparura constitue aujourd’hui un enjeu central pour l’avenir urbain et l’attractivité de Sfax.
À l’échelle de la ville ancienne, la municipalité insiste sur une vision : « Nous croyons que la médina est le cœur battant de Sfax. Chaque projet urbain commence toujours par la médina car elle en est la base. »
Un vaste programme d’interventions
Le projet prévoit de profondes interventions au cœur de la vieille ville : réhabilitation des bâtiments, entretien des réseaux publics, aménagement des ruelles et des places, protection des monuments, restauration des remparts et des portes, ainsi que la création d’un parcours touristique destiné à redynamiser la médina.
La zone de Bab Bhar bénéficiera également d’une requalification majeure : rénovation des immeubles menaçant ruine, revalorisation des places Bab Diwan, de l’Indépendance et de la Résistance, révision du plan de circulation, développement du transport urbain et activation de l’espace Chott Lekreknah.
Parmi les projets phares figurent la création de parkings dans d’anciens locaux fermés, notamment l’ex-siège de Stil, et la transformation de l’ancien siège du gouvernorat en musée régional. L’accélération du projet de bibliothèque numérique est également annoncée.
Au-delà de la médina, le programme englobe la réhabilitation de quartiers limitrophes tels que Hay Ezzitouna et le quartier de compensation. La municipalité a par ailleurs prévu l’aménagement du parc Ettouta, pour un budget avoisinant deux millions de dinars, ainsi que la rénovation de plusieurs jardins publics et espaces verts.
Financement et gouvernance du projet
Afin de garantir la cohérence des interventions, Farhat Brik a insisté sur la nécessité d’une coordination étroite entre les administrations impliquées. Une équipe de pilotage et une commission technique seront mises en place dès la validation définitive du projet.
La municipalité a déjà réservé douze millions de dinars pour lancer les premiers chantiers en 2026. Elle bénéficiera également de financements étrangers et de contributions de l’État tunisien.
Pour l’Agence de rénovation urbaine, cette initiative répond à une nécessité urgente : protéger le patrimoine sfaxien, renforcer le dynamisme économique et social, valoriser le potentiel touristique et agir dans une logique de durabilité.
Avec cette opération d’envergure et l’articulation stratégique avec le projet Taparura, Sfax amorce une transformation profonde de son centre historique et de ses zones limitrophes, dans l’espoir de renouer avec son rayonnement urbain.
M.B.Z
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HatemC
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