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Abir Moussi adresse un message à l’opinion publique

Par Nadya Jennene

Dans un long message adressé à l’opinion publique nationale et internationale, la présidente du Parti destourien libre (PDL) et détenue politique, Abir Moussi, a dénoncé une nouvelle « forme de persécution » dont elle s’estime victime.

Une comparution simultanée jugée « aberrante »

La politicienne a affirmé qu’elle devrait comparaître le 5 décembre 2025, simultanément dans deux dossiers différents, devant deux juridictions distinctes à Tunis : l’affaire dite du « Bureau d’ordre » devant le tribunal de première instance, et celle initiée suite à une plainte de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), devant la Cour d’appel. Dans son message, Abir Moussi souligne que cette situation est juridiquement aberrante et rend matériellement impossible sa présence aux deux audiences.

Rappelant qu’elle est détenue « sans fondement légal » depuis l’expiration de son mandat de dépôt initial, et que les deux tribunaux saisis refusent de statuer sur sa demande préalable visant à reconnaître sa situation de liberté de droit, elle accuse les magistrats de « garder le silence » sur cette question fondamentale et de lui imposer un avocat commis d’office contre sa volonté. Elle dénonce également un « grave conflit d’intérêts » dans l’affaire de l’Isie, affirmant que le président de la chambre qui doit la juger est membre d’une antenne régionale de l’Instance électorale.

Silence judiciaire, avocat imposé et conflit d’intérêts

Voyant dans le choix de ce calendrier judiciaire un message politique visant à intensifier la pression contre elle, allant jusqu’à évoquer le symbole historique du 5 décembre, date de l’assassinat de Farhat Hached, elle avance : « Y a-t-il injustice plus grande que celle-ci ? Y a-t-il violence plus flagrante encore ? (…) Qui a décidé que je devais comparaître, le même jour, devant deux juridictions différentes, distinctes tant par leur degré que par leur lieu ? (…) ».

Elle ajoute : « Si ce n’est pas une coïncidence, et si cette simultanéité a bel et bien été pensée et voulue, alors plusieurs questions s’imposent : Qui a pris cette décision ? Par quel canal a-t-elle été transmise au magistrat qui, le 21 novembre 2025, a ordonné le renvoi de l’affaire de l’Isie au 5 décembre 2025, une date déjà fixée depuis longtemps pour l’affaire du “Bureau d’ordre” ? Qui assurera la coordination entre les deux tribunaux afin de garantir ma présence aux deux audiences ? Ne comprend-on pas, à travers cela, qu’une main supérieure, extérieure à l’institution judiciaire, planifie, programme, fixe les dates, détermine les procédures, dicte les instructions et coordonne tous les acteurs impliqués dans mon procès ? ».

Un combat présenté comme existentiel

Abir Moussi conclut en réaffirmant la dimension existentielle de son combat, qu’elle présente comme indissociable de la défense de la République et de l’État civil : « En attendant, je m’adresse à ceux qui ont piétiné ma dignité, confisqué ma liberté sans droit ni fondement, et porté atteinte à mon humanité : je tiendrai bon. Je poursuivrai le combat et la défense de la République et de l’État civil jusqu’à mon dernier souffle. Je ne céderai pas. Je ne jetterai pas l’éponge. Je resterai, comme je l’ai toujours été, au premier rang de ceux qui veillent à la sécurité du pays, à sa stabilité, à l’intégrité de son territoire et à la sérénité de son peuple. »

La politicienne est détenue depuis le 3 octobre 2023, initialement pour avoir contesté des décisions présidentielles et dénoncé ce qu’elle qualifie de violations du processus électoral. Depuis mai 2025, elle est maintenue en détention sans fondement légal, dans le cadre de plusieurs affaires judiciaires, dont le dossier du « Bureau d’ordre » et celui lié à l’Instance supérieure indépendante pour les élections. Ses partisans, ainsi que plusieurs organisations internationales de défense des droits humains, dénoncent un usage politique de la justice à son encontre.

N.J

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5 commentaires

  1. Roberto Di Camerino

    30 novembre 2025 | 14h49

    Le delit de Abir est sa tentative de vouloir representer un parti politique qui n’est pas à la solde du dictateur fasciste, ex- professeur suppleant, nommé Kais Saied, J’ai entendu parler de delits tels que le vol, la corruption, la violence et le meurtre mais je n’ai jamais rien lu à propos du delit nommè  » l’affaire du bureau d’ordre? quelqu’un m’explique ce que c’est , un delit ubuesque? A quand le proces pour l’arret du bus, ou le Café chantant.?
    Un jour tu verras…

  2. zaghouan2040

    30 novembre 2025 | 12h27

    Ce régime ubuesque et vil prend les gens pour des cons ; il ne se rend pas compte qu’il est en train de provoquer un intérêt et une mobilisation mondiale
    Et pas du tout en faveur de Kaes Saex

  3. Gg

    30 novembre 2025 | 11h23

    Oui, Hatem.
    Aujourd’hui la Tunisie reproduit tout ce qu’elle reprochait à Ben Ali, le succès économique en moins…

  4. ZARZOUMIA

    30 novembre 2025 | 2h42

    ils trouveront certainement une autre plage horraire et abir moussi pourra aisaiment comparaitre devant les 2 juridictions , pas de soucis , tranquille , il faudrait rassurer abir moussi .

  5. HatemC

    29 novembre 2025 | 22h06

    MESSAGE AUX PARTENAIRES DE LA TUNISIE :
    Se taire, c’est être complice
    Un régime qui :
    – arrête des opposants,
    – intimide des journalistes,
    – manipule la justice,
    – criminalise la critique…
    …ne mérite pas de “coopération”,
    mais d’être isolé.
    Tout pays qui continue à traiter “normalement” avec la Tunisie aujourd’hui :
    – cautionne la répression
    – soutient les dérives
    – devient partenaire de l’autoritarisme
    On ne peut pas prêcher la démocratie…
    et serrer la main de ceux qui l’étouffent.
    – Neutralité = complicité.
    – Business as usual = soutien au régime.

    Le moment est venu :
    OU VOUV VOUS DESOLIDARISEZ
    OU VOUS ASSUMEZ VOTRE SILENCE COUPABLE ET COMPLICE.