D’anciens membres du comité directeur de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) ont publié, jeudi 4 décembre 2025, un communiqué exprimant leur solidarité totale avec l’avocat et militant des droits humains Ayachi Hammami, condamné récemment dans le cadre d’une série de procès politiques qualifiés d’« expéditifs » et « dépourvus des garanties d’un procès équitable ».
Les signataires alertent sur une « dégradation grave » de la situation des droits humains en Tunisie depuis 2021, citant en particulier des jugements « sévères et revanchards » prononcés contre des dizaines de militants et militantes, dont Hammami, ancien dirigeant de la LTDH. Ils dénoncent son incarcération ainsi que celle d’autres opposants, estimant que ces décisions visent à « faire taire les voix critiques » et à éloigner les défenseurs des droits et libertés de la scène publique.
Dans leur texte, les anciens dirigeants de la Ligue réaffirment leur attachement au droit de tous les citoyens et citoyennes à la liberté d’expression, d’opinion, de manifestation pacifique et de participation à la vie politique, sans crainte de représailles. Ils qualifient la condamnation de Hammami d’« injuste et motivée par des considérations politiques », rappelant son engagement constant en faveur de l’indépendance de la justice, de la profession d’avocat et de la défense des prisonniers politiques et d’opinion.
Le communiqué dénonce également les « formes de harcèlement » visant, selon eux, la LTDH, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) ainsi qu’un large nombre d’organisations de la société civile ayant joué un rôle majeur dans la protection des droits et libertés et dans la préservation de l’État de droit.
Les signataires appellent par ailleurs le président de la République à « cesser la diabolisation » de ses opposants et à respecter l’indépendance du pouvoir judiciaire, conformément aux dispositions constitutionnelles garantissant la liberté d’opinion, d’expression, de participation politique et de manifestation pacifique.
Ils demandent l’arrêt immédiat des poursuites politiques contre l’opposition et exhortent les autorités à garantir à tous le droit de participer au débat public sur les solutions économiques et sociales nécessaires pour faire face aux difficultés actuelles du pays.
Enfin, les anciens membres de la LTDH appellent à la libération de l’ensemble des prisonniers politiques et d’opinion, hommes et femmes, et lancent un appel à « la raison » afin d’ouvrir un dialogue national inclusif. Selon eux, seule une telle démarche permettrait de surmonter l’impasse politique actuelle et de relancer une transition démocratique fondée sur la consultation, le respect des droits et la consolidation des institutions.
La liste des signataires:
- Mokhtar Trifi
- Abdessattar Ben Moussa
- Jamel Msallem
- Khadija Cherif
- Mounir Charfi
- Mohamed Salah Kheriji
- Abderrahmane Hedhili
- Habib Zayadi
- Sihem Ben Sedrine
- Malek Kefif
- Fathi Touzri
- Fraj Fenniche
- Hela Abdeljaoued
- Khalil Zaouia
- Souhir Belhassen
- Balkis Mechri Allagui
- Noureddine Fellah
- Ahmed Kalaï
- Anouar El Kousri
- Abdelkarim Allagui
- Sofiane Ben Hamida
- Mustapha Tlili
- Taher Chakrouch
- Halima Jouini
- Raoudha Gharbi
- Hatem Chaabouni
- Massoud Romdhani
- Mohamed Goumani
- Hacine Krimi
- Salah Eddine Jourchi
- Abdellatif Baïli
- Abdellatif Fourati
- Fathi Titay
- Mohamed Krichen
- Amna Soula
- Sihem Mabrouk Chaouachi
- Sihem Chandoul
- Ali Amami
- Hédi Ben Romadhane
- Ismaïl Ouali
- Safa Eddine Maâtallah Mokadmi
S.H














2 commentaires
Citoyen_H
LA PROCHAINE FOIS,
ce seront les futurs membres qui viendront sonner à la porte.
Jamais je n’aurais cru qu’on allait tomber si bas.
Décidément, on n’est pas sorti de l’auberge.
ZARZOUMIA
YAATIHOUM ESSAHA !!!! ki sidi ki jouadou ( ceci est en recommandé ) .