La Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) a dénoncé, vendredi 5 décembre 2025, un nouvel épisode de restrictions visant le travail des organisations civiles, après que les autorités ont empêché une de ses délégations d’effectuer une visite programmée au sein de la prison civile de Gafsa.
Dans son communiqué, la Ligue précise que ce n’est pas la première fois qu’un tel empêchement survient. Le 12 novembre 2025 déjà, plusieurs délégations de la LTDH avaient été interdites d’accès aux prisons civiles de Mornaguia-Belli, Nadhour et Borj Erroumi, et ce sans aucun motif légal ou administratif, malgré le respect de toutes les procédures requises et l’information préalable des services concernés.
La Ligue rappelle que ces visites s’appuient sur le protocole d’accord signé le 10 juillet 2015 avec le ministère de la Justice, qui reconnaît son rôle de partenaire national dans la surveillance des lieux de détention. Elles s’inscrivent également dans les engagements internationaux de la Tunisie en matière de prévention de la torture, de transparence, et de bonnes pratiques consistant à associer la société civile au contrôle des conditions de détention et au suivi du respect des droits fondamentaux des personnes privées de liberté.
Selon la LTDH, cette interdiction s’inscrit dans un climat général marqué par une montée préoccupante des pressions et restrictions ciblant les organisations de la société civile. Un contexte qui traduit, selon l’organisation, un recul alarmant du système de protection des droits et libertés, et un rétrécissement de l’espace d’action civile indépendante, pourtant essentiel à la consolidation de l’État de droit.
Face à ces développements jugés graves, la Ligue :
• rejette fermement une décision qu’elle considère comme injustifiée et constitutive d’une entrave sérieuse à son rôle de protection de l’intégrité physique des personnes détenues
• interpelle le ministère de la Justice et l’Administration générale des prisons afin d’obtenir des clarifications urgentes sur les raisons d’un tel blocage
• appelle les autorités au respect du protocole d’accord ainsi que des engagements de l’État tunisien en matière de prévention de la torture et de coopération avec la société civile
• réaffirme son droit d’accéder aux prisons et de contrôler les conditions de détention
• se réserve la possibilité d’entreprendre toutes les démarches nécessaires afin de garantir le respect de l’accord et la protection des droits fondamentaux des personnes privées de liberté.
La Ligue tunisienne des droits de l’Homme conclut en soulignant qu’elle restera, comme elle l’a toujours été, une voix engagée pour la liberté, la dignité humaine et la défense des droits dans leur caractère universel et indivisible.
M.B.Z











Commentaire
Citoyen_H
ET OÙ EST LE PROBLÈME ?
Les autorités n’ont nullement besoin de se justifier !
C’est la meilleure.
Allez donc chialer à la porte des Atlantistes, ceux qui détruisent un à un, les pays qui ne leur courbent pas l’échine !!
Il n’y a que les traitres et les vendus qui agissent ainsi !