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Dhafer Sghiri : les élus sont dans le viseur de l’opposition et des médias 

Par Nadya Jennene

Le député Dhafer Sghiri est revenu, lundi 8 décembre 2025, sur le déroulement des travaux parlementaires relatifs au projet de loi de finances pour l’exercice 2026. Intervenant dans l’émission Sbeh el Ward sur Jawhara FM, il a livré une lecture méthodique des dynamiques politiques, des tensions institutionnelles et des zones d’ombre qui ont marqué l’élaboration du texte budgétaire.

En effet, l’atmosphère sous la Coupole était particulièrement électrique, tant lors des réunions des commissions conjointes réunissant les élus des deux chambres que lors des échanges publics en séance plénière entre députés et membres du gouvernement. Ces tensions ne relèvent pas seulement de divergences politiques, mais traduisent un malaise structurel dans la manière dont l’exécutif conçoit et présente ses orientations financières.

Le député a affirmé, dans ce sens, que malgré un investissement considérable des élus, le projet examiné était « creux et dépourvu de mesures tangibles » susceptibles de répondre aux urgences économiques, sociales et fiscales du pays. 

Il a dénoncé, par ailleurs, les « contre-vérités » qui ont circulé au cours du débat, distordant selon lui la compréhension de certains articles sensibles.

Abordant les mesures les plus controversées — dont plusieurs ont été abandonnées — il est revenu notamment sur l’article relatif à une augmentation salariale uniforme de 7%, finalement rejeté. Sur ce point, Sghiri a rappelé que le gouvernement avait choisi de fixer ces augmentations par décret, sans négociation sociale préalable, conformément à ce qui est inscrit dans le PLF 2026. Une décision assumée par l’exécutif, a-t-il affirmé, qui en portera la responsabilité politique et sociale.

Interrogé sur le dossier sensible des retraites et régimes de rémunération des députés, il a révélé une réalité méconnue : les élus seraient partiellement rémunérés « au noir », seule une partie de leur traitement étant soumise à l’impôt. Une régularisation complète, a-t-il expliqué, impliquerait une réduction notable de leur salaire net, alimentant un débat déjà fortement politisé. 

Il a déploré également que les députés étaient devenus des cibles permanentes pour l’opposition comme pour certains médias, notant que, malgré l’ouverture des commissions à la presse, seules deux rédactions ont réellement couvert les travaux parlementaires.

Sur la question, récurrente, de la non-application de certaines mesures votées — l’article relatif à la voiture pour chaque famille notamment — M. Sghiri a reconnu que le risque était réel. 

Il a rappelé, dans ce contexte, que le gouvernement lui-même avait déjà laissé inappliquées certaines lois qu’il avait proposées, citant l’exemple emblématique de la loi sur les vaches de 2025, jamais mise en application. 

Il a réitéré, ainsi, que si les mesures adoptées ne sont pas mises en œuvre, l’exécutif devrait répondre devant le peuple et ses représentants.

Évoquant les frictions institutionnelles persistantes entre les deux chambres, il a avancé qu’en vertu de la procédure constitutionnelle, une commission paritaire composée de cinq députés et de cinq membres du Conseil des districts et des régions serait chargée d’examiner une version harmonisée du texte. 

Si, après ce passage, le litige subsiste, c’est le texte adopté par le Parlement qui prévaut et qui est transmis au président de la République pour promulgation. 

N.J

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