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La Marsa : un atelier pour enfants vandalisé, Hayet Chlagou témoigne

Par Imen Nouira

L’atelier de peinture pour enfants, fondé par l’artiste, peintre, plasticienne et professeure d’art et design Hayet Chlagou à La Marsa a été retrouvé totalement saccagé, vendredi 5 décembre 2025. Cet espace, créé pour initier les enfants âgés de cinq à quinze ans aux techniques artistiques, a été découvert dévasté par sa fondatrice à son arrivée.

Mme Chlagou est revenue sur cet incident, lundi 8 décembre 2025, lors d’une interview téléphonique accordée à Jihene Miled dans l’émission Sbeh Ennes sur Mosaïque FM.

Un atelier de création transformé en champ de ruines

En arrivant à son local vendredi après-midi, Hayet Chlagou raconte avoir trouvé la porte fracturée et l’intérieur complètement dévasté. Selon elle, les auteurs ont brisé le mobilier, détruit les tableaux et dispersé les fournitures de peinture destinées aux enfants.

Choquée, elle décrit « un spectacle de désolation » et confie son impuissance face à l’ampleur des dégâts : « Tout était cassé, tout était renversé… Je suis restée figée, je ne savais pas quoi faire », témoigne-t-elle.

L’émotion est d’autant plus forte que l’atelier représentait un projet personnel longuement construit et un lieu d’expression pour des dizaines d’enfants de La Marsa.

Un espace artistique fragilisé par des problèmes récurrents

Durant l’interview, l’artiste rappelle le rôle essentiel de cet espace : un lieu d’apprentissage artistique, de découverte et de respiration pour les jeunes. Elle souligne son engagement personnel depuis 2014, année où elle avait obtenu l’autorisation d’utiliser ce local municipal et où elle avait commencé à le rénover à ses frais pour en faire un atelier opérationnel.

Hayet Chlagou affirme que ce n’est pas la première fois que des dégradations surviennent dans cette zone du parc où se trouve son local. Elle dit avoir signalé à plusieurs reprises l’absence de surveillance et des dommages antérieurs, sans résultat concret.

Elle ajoute avoir dû renforcer elle-même certaines installations (notamment des grilles) face aux intrusions répétées.

I.N.

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Commentaire

  1. HatemC

    8 décembre 2025 | 12h21

    Ce qui s’est passé à La Marsa n’est peut-être pas revendiqué par un groupe mais suivez mon regard ….

    Détruire un lieu culturel pour enfants, c’est toucher à la racine même de l’émancipation :
    un enfant qui peint, imagine, crée… n’est pas un enfant manipulable.
    L’art ouvre des fenêtres.
    Les fanatismes prospèrent seulement quand toutes les fenêtres sont murées et maintenant vous savez où je veux en venir …..

    Il ne s’agit pas d’accuser sans preuve, mais de relever les constantes historiques

    Le saccage de l’atelier d’Hayet Chlagou n’est pas un simple acte de délinquance. C’est le symptôme d’un phénomène plus profond : l’hostilité envers la CULTURE dans une société en crise.
    Les lieux artistiques dérangent parce qu’ils fabriquent des esprits libres, des enfants qui imaginent, créent, pensent.
    Pour certains courants rigoristes ou frustrés socialement, l’art est une menace : trop autonome, trop ouvert, trop libérateur.
    Le vandalisme anti-culturel ne vole pas : il efface.
    Il détruit pour faire disparaître un symbole — celui de l’émancipation.
    À La Marsa comme ailleurs, ce type d’attaque révèle un conflit entre deux visions du monde :
    – celle qui construit, éveille, ouvre,
    – et celle qui détruit, enferme, efface.

    Je lance un défi …. Quel est le point commun entre…
    – les bouddhas de Bâmiyân dynamités en 2001 par les Talibans,
    – les mausolées de Tombouctou détruits en 2012 par Ansar Dine,
    – les ruines de Palmyre pulvérisées par l’État islamique,
    – et un atelier pour enfants à La Marsa ?

    Bien sûr, la vandalisation à La Marsa n’a ni la même ampleur ni la même idéologie revendiquée.
    Mais la logique profonde, elle, est comparable :
    Ce n’est pas un phénomène marginal : c’est une guerre culturelle.
    Et elle s’intensifie lorsque l’État ferme les yeux ….. HC