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Caftan marocain inscrit à l’Unesco : Rabat se félicite, Alger retire son amendement

Par Sarra Hlaoui

L’Unesco a inscrit, mercredi 10 décembre, le caftan marocain au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité, consacrant un vêtement ancestral érigé en symbole d’identité nationale. Le ministère marocain de la Culture a salué une « reconnaissance historique », tandis que de nombreux médias y ont vu une « victoire » diplomatique face à l’Algérie, qui revendique également l’origine de cette tenue traditionnelle.

L’inscription n’a pourtant pas été de tout repos. Lors de la 20ᵉ session du Comité intergouvernemental à New Delhi, le dossier marocain – intitulé « Le caftan marocain : traditions, arts et savoir-faire »– a suscité un débat inhabituellement long. Alors que les autres candidatures avaient été traitées en quelques minutes, près d’une heure et demie a été consacrée à l’examen de ce dossier, en raison d’une ultime tentative de la délégation algérienne de bloquer son adoption.

Sans contester directement l’origine marocaine du caftan, Alger a invoqué un « vice de procédure », dénonçant des « irrégularités » dans la préparation du dossier et la gestion de la candidature par le secrétariat de l’Unesco. Une stratégie perçue par Rabat comme une politisation d’un dossier culturel, en cohérence avec un long contentieux entre les deux pays autour du patrimoine immatériel.

Mais la manœuvre algérienne a été largement désavouée. Soutenu par le Paraguay, Haïti, les Émirats arabes unis et, rapidement, par l’ensemble des membres du comité, le dossier marocain a reçu un appui quasi unanime. Plusieurs délégations ont rappelé que l’évaluation des experts recommandait clairement son inscription et ont appelé à préserver l’esprit de la convention, loin des surenchères politiques.

Isolée, l’Algérie a fini par retirer son amendement, permettant l’adoption du dossier par consensus. Rabat a salué une décision qui, selon son ambassadeur auprès de l’Unesco, « rend justice aux communautés marocaines qui préservent ce savoir-faire depuis des siècles ».

La presse marocaine n’a d’ailleurs pas manqué de saluer l’issue du vote : « Marocanité du caftan: l’Algérie battue à plate couture à l’Unesco », titrait L’Opinion, tandis que Le360 évoquait « un nouvel échec retentissant » pour Alger, accusée d’avoir tenté de bloquer l’inscription via un amendement de dernière minute.

Au-delà de la célébration culturelle, l’épisode illustre une nouvelle fois la rivalité entre les deux voisins, dont les tensions s’étendent désormais jusque dans les arènes internationales dédiées à la culture.

S.H

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4 commentaires

  1. Hannibal

    12 décembre 2025 | 8h47

    Quel est le roi de la mesquinerie ? Un pays voisin qui vous veut du bien.

  2. tanit

    11 décembre 2025 | 23h36

    Bien dit HatemC !
    La Tunisie berbère arabophone se veut plus Arabe que les Arabes eux-memes, qui sont les pays du Golfe, ces derniers ne ratent pas une seule occasion pour nous rappeler que nous ne le sommes pas.
    Je profite de défier quiconque de citer une seule chose qui soit arabe en Tunisie, à part la langue officielle.
    Certains pensent à la mosquée Okba qui fut construite en fait par les berbères.
    On avancera jamais tant qu’on sera accroché à une civilisation arabe arrivée.

  3. HatemC

    11 décembre 2025 | 19h37

    Je suppose que la Tunisie n’a pas soutenu le Maroc… mais l’Algérie, évidemment. … Chez nous, les positions internationales ne suivent jamais une logique culturelle ou stratégique : elles suivent des prêts, des petits intérêts, des alliances fragiles et des calculs de circonstance … HC

  4. HatemC

    11 décembre 2025 | 19h32

    Bravo au Maroc, qui promeut sa culture au plus haut niveau international.
    Pendant que Rabat inscrit son caftan au patrimoine de l’humanité, la Tunisie… dépose un dossier pour du « khôl arabe », au lieu de défendre son khôl berbère, bien plus ancien et authentique.

    Le Maroc fait de son héritage un levier diplomatique.
    La Tunisie, elle, laisse son identité originelle être diluée par des narratifs importés.

    À un moment, il faudra choisir :
    valoriser notre berbérité, ou continuer à disparaître derrière des étiquettes qui ne sont pas les nôtres … je me demande où va ce pays la Tunisie avec son arabité exacerbée … HC