La section de Kairouan de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) a appelé, dans un communiqué publié le lundi 15 décembre 2025 et signé par son président Fouzi Mokaddem, à la libération immédiate de 21 personnes interpellées lors de manifestations survenues dans la ville dans la nuit du vendredi 12 au samedi 13 décembre 2025.
Ces arrestations sont intervenues à la suite de mouvements de protestation déclenchés après le décès de Naïm Ben Nourredine El Briki, âgé de trente ans, un jeune habitant de Kairouan. Selon le communiqué de la LTDH, la section locale indique avoir suivi « avec une profonde inquiétude » l’opération d’interpellation menée lors de ces événements.
La LTDH dénonce des violences et réclame une enquête indépendante
Toujours d’après le texte, la section de Kairouan de la LTDH affirme avoir pris contact avec la famille du défunt, laquelle a assuré que le décès serait consécutif à de graves blessures subies lors d’une intervention sécuritaire. Le communiqué précise que les faits remonteraient à la nuit du vendredi 22 novembre 2025, lorsque le jeune homme aurait été poursuivi par des agents de sécurité après ne pas avoir obtempéré à un signal d’arrêt alors qu’il conduisait une motocyclette.
La section de Kairouan de la LTDH rapporte que la famille attribue la mort du jeune homme aux suites de violences subies lors de cette intervention. Sur cette base, l’organisation appelle les autorités sécuritaires et judiciaires à procéder à la libération immédiate de l’ensemble des personnes arrêtées lors des manifestations.
Dans son communiqué, la LTDH dit également condamner fermement le recours à la violence, « d’où qu’elle provienne et quelles qu’en soient les raisons ». Elle demande par ailleurs l’ouverture d’une enquête sécuritaire confiée à des instances neutres, afin d’établir les responsabilités et de garantir l’application de la loi dans le respect du principe d’égalité entre tous les citoyens.
Colère et tensions dans le quartier de Houmet Ali Bey
Pour rappel, la mort d’un jeune homme, survenue dans la soirée du vendredi 12 décembre 2025 à Kairouan, a provoqué une vive colère et des tensions dans le quartier populaire de Houmet Ali Bey, où des jeunes ont protesté en bloquant des routes et en incendiant des pneus, réclamant une enquête transparente. Selon la famille, le jeune homme aurait été grièvement blessé lors d’une poursuite policière alors qu’il circulait à moto sans documents, avant d’être victime de violences de la part d’agents, puis conduit tardivement à l’hôpital. Son état se serait ensuite aggravé après son retour à domicile, les médecins ayant diagnostiqué une hémorragie intracrânienne à l’origine de son décès. L’absence de communication officielle détaillée sur les circonstances exactes de l’incident a renforcé les interrogations et alimenté un climat de défiance et de colère au sein de la population.
I.N.










