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À Gabès, la colère ne retombe pas : manifestation contre la pollution et les promesses non tenues

Par Nadya Jennene

Le collectif Stop Pollution, accompagné d’environ 2000 citoyens, a organisé, mercredi 17 décembre 2025, une nouvelle mobilisation à Gabès afin de dénoncer la pollution persistante générée par le Groupe chimique tunisien et de réaffirmer sa principale revendication : le démantèlement des unités industrielles implantées dans la région. Cette manifestation s’inscrit dans une lutte de longue haleine menée par les habitants contre ce qu’ils qualifient de catastrophe environnementale et sanitaire chronique.

Une lutte ancienne contre une catastrophe environnementale documentée

Lors de la mobilisation, un membre du collectif a rappelé que la souffrance de Gabès ne date pas d’hier. « Gabès alerte depuis les années 1980. Gabès souffre depuis les années 1980 » et endure les conséquences d’un choix industriel destructeur, a-t-il noté. « Voilà 52 ans que ce crime environnemental est connu et documenté », a-t-il déclaré, dénonçant une situation qu’il estime ignorée par les pouvoirs publics.

Selon les organisateurs, cette manifestation vise avant tout à adresser un message clair à l’État tunisien : la population de Gabès ne renoncera pas à ses droits fondamentaux. « Cette mobilisation est une nouvelle interpellation adressée à l’État. Nous poursuivrons notre lutte jusqu’à l’obtention de nos droits légitimes. Nous ne demandons rien d’autre que le respect de nos droits », a souligné l’intervenant, estimant profondément choquant que des citoyens tunisiens soient encore contraints, aujourd’hui, de revendiquer leur droit à la vie.

Les protestataires ont également dénoncé ce qu’ils considèrent comme une grave défaillance de l’État face à l’ampleur de la crise sanitaire et environnementale. « Aujourd’hui, l’État observe passivement près de 400 000 habitants exposés à une destruction progressive », a affirmé le membre du collectif, évoquant les conséquences directes de la pollution industrielle sur la santé des habitants et sur l’environnement de toute la région.

Le discours a également fait référence aux déclarations antérieures du président de la République, qui avait qualifié la situation à Gabès d’« assassinat ». Pour les militants, cette reconnaissance officielle n’a pas été suivie de mesures concrètes. « Malgré ces promesses et la reconnaissance de la gravité des faits, le meurtrier demeure toujours parmi nous », a-t-il martelé rappelant que Groupe chimique demeure à l’œuvre, instrument de mort toujours en main, infligeant jour après jour une atteinte irréversible à la vie des habitants de Gabès. « Nous vivons toujours sous le joug du terrorisme industriel.»

« Nous ne demandons rien d’autre que le droit à la vie »

Face à cette situation, le collectif Stop Pollution a affirmé sa détermination à maintenir la pression. « Nous continuerons à nous mobiliser, encore et encore, jusqu’à ce que nos revendications soient pleinement satisfaites », a insisté le porte-parole, rappelant que la revendication centrale demeure le démantèlement des unités industrielles et la fin définitive de la pollution dans la région.  

Cette nouvelle mobilisation met une fois de plus en lumière ce conflit environnemental majeur où les impératifs industriels se heurtent depuis des décennies aux droits fondamentaux de la populations locale. À Gabès, la contestation citoyenne reste vive, portée par une exigence claire : le droit à un environnement sain et à la protection de la vie.

N.J

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Commentaire

  1. zaghouan2040

    17 décembre 2025 | 18h41

    Aucune solution a court terme ne sera proposée,malgré les risques réels de maladies et d’étouffement mortels

    Il faut analyser les tenants et aboutissants de cette impasse qui partout ailleurs aurait revêtu un caractere de sécurité nationale