Depuis quelques jours, une publication virale circule massivement sur Facebook en Tunisie. Elle affirme, avec un sous-entendu malveillant, que le goût de la tomate en conserve aurait changé dans la région du Cap Bon en raison de la présence de travailleurs subsahariens dans les usines. Ce message, bien que succinct, ne relève pas d’une simple appréciation gustative : il constitue un nouvel épisode de la désinformation xénophobe qui sévit sur les réseaux sociaux.
Ce type de contenu n’a rien de nouveau. Il s’inscrit dans une mécanique bien rodée de rumeurs récurrentes, qui refont surface depuis des années en reprenant systématiquement la même structure : un témoignage anonyme, une localisation imprécise et une conclusion absurde, destinée à susciter le dégoût ou une peur irrationnelle chez le consommateur.

Il est essentiel de rappeler les faits. La fabrication de la tomate en conserve est un processus industriel hautement automatisé. Le facteur humain, quelle que soit l’origine de la main-d’œuvre, n’a aucune incidence sur la composition chimique ou organoleptique du produit. Le goût d’une sauce tomate dépend exclusivement de paramètres objectifs : la variété des tomates récoltées, les conditions climatiques de la saison, le dosage en sel et les procédés de concentration thermique utilisés. Prétendre que la couleur de peau des ouvriers chargés du transport ou de la surveillance des machines puisse altérer le goût d’un aliment relève d’une aberration scientifique totale.
Ce type de publication s’inscrit par ailleurs dans un contexte plus large et préoccupant, marqué par la multiplication de campagnes de haine visant les communautés subsahariennes en Tunisie. En mobilisant le registre de la “souillure” ou de l’altération alimentaire, l’auteur de ce post active des ressorts classiques de la xénophobie : déshumaniser l’autre en le présentant comme une menace pour l’hygiène ou l’intégrité des produits de base.
Ce discours, loin d’être anodin, ne repose sur aucune réalité factuelle. Il contribue à la diffusion de préjugés racistes et à la fragmentation du tissu social. Il est donc primordial de ne pas relayer ces fausses informations, qui transforment un produit de consommation quotidienne en instrument de stigmatisation et de haine.
R.A













Commentaire
Mhammed Ben Hassine
Pourquoi tant d’encre et d’énergie gaspillé pour pour une rumeur rassiste.ol falait mètre l’accent sur le degré de haine envers autre huis que pas mal de tunisiens l’ai dans le sang oubliant qu’on a des tunisiens indésirable à l’étranger et subissent le même traitement.