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Saadia Mosbah devant la justice : sa famille lance un appel à la solidarité

Par Nadya Jennene

Fares Gueblaoui Mosbah, fils de Saadia Mosbah, a publié, dans la soirée de mercredi 17 décembre 2025, un émouvant message sur les réseaux sociaux à l’occasion de sa dernière visite auprès de sa mère avant son audience prévue le lundi 22 décembre 2025. 

Dans son message, il a décrit une rencontre empreinte d’émotion : « Je me suis rendu auprès de ma mère… mon cœur me précédait, ma main sur ma poitrine, craignant pour elle. Je l’ai trouvée debout, ferme et confiante dans son innocence. Elle m’a rassuré : ‘Je n’ai rien fait et Dieu le sait’ ».

« Chaque personne qui connaît ma mère sait combien elle est généreuse et respectueuse de sa conscience. Je la connais mieux que quiconque et je sais qu’elle est innocente », a-t-il souligné. 

Figure emblématique de la lutte contre le racisme en Tunisie, Saadia Mosbah est détenue depuis le 5 mai 2024 et fait face à des accusations de blanchiment d’argent. Le jour de son arrestation, les forces de l’ordre se sont rendues à son domicile, où elles l’ont interpellée avant de procéder à une perquisition en vertu d’une autorisation judiciaire. Une fouille des locaux de l’association « Mnemty », qu’elle présidait, a également été effectuée.

Alors que son audience approche, son fils a appelé la société civile à se mobiliser : « Votre présence, un mot, une prière ou un soutien quelconque fera une différence. Ma mère n’est pas un dossier ou un numéro. C’est un être humain, et je demande simplement le droit naturel de la voir libre », a-t-il écrit. 

Il a conclu en affirmant que le silence blesse, mais que la solidarité en faveur de la justice peut apaiser la souffrance.

N.J

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Commentaire

  1. jamel.tazarki

    18 décembre 2025 | 15h25

    @Mr. Mosbah, fils de Madame Saadia Mosbah

    Cher Compatriote Mr. Mosbah,

    je vous cite: « « Votre présence, un mot, une prière ou un soutien quelconque fera une différence. Ma mère n’est pas un dossier ou un numéro. C’est un être humain, et je demande simplement le droit naturel de la voir libre », a-t-il écrit.  »
    –>
    Je répond à votre appel, bien que votre information est incomplète.

    Malheureusement, les garanties constitutionnelles en Tunisie ont été neutralisées (pas de Conseil supérieur de la magistrature élu, pas de Cour constitutionnelle, pas de séparation des pouvoirs, pas d’indépendance de la justice, non soumission des pouvoirs à la loi, etc.), et même les avocats se sentent impuissants face aux tribunaux, ce qui soulève de graves inquiétudes quant à l’État de droit, à l’indépendance de la justice et à l’accès équitable à un procès équitable, des principes fondamentaux de la démocratie garantis par la Déclaration des droits de l’homme (DDHC) et la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH). Ces préoccupations soulignent la nécessité d’une vigilance accrue pour garantir l’application égale de la loi pour tous et le respect des droits fondamentaux, tels que le droit d’être entendu équitablement par un tribunal impartial.

    Que faire face à ce constat ?
    – Informer et sensibiliser : comprendre ces problèmes est le premier pas pour y remédier.
    – Soutenir les organisations : Des associations de défense des droits de l’Homme et de défense des libertés publiques travaillent pour garantir ces droits.
    – Appuyer les avocats : Les avocats sont en première ligne pour défendre les droits ; leur rôle est crucial, même face à des systèmes complexes.
    – Participer au débat public : s’engager pour demander plus de transparence et de respect des principes constitutionnels.

    Il est important de réclamer les droits et les libertés, mais il ne faut pas non plus négliger de réclamer les garanties constitutionnelles qui les protègent des abus de pouvoir. Malheureusement, les manifestations pour ou contre Kaïs Saïd ne répondent pas à cette exigence. Tout le monde crie sans réfléchir : les uns pour soutenir une dictature horrible sans en avoir conscience, les autres pour réclamer des libertés sans demander les garanties constitutionnelles qui les protègent des abus de pouvoir. Le pire, c’est qu’il y a même des juristes parmi eux, et on risque ainsi de remplacer une dictature par une autre.

    Je souhaite, pour votre maman et pour la Tunisie, que votre mère aura un procès juste, et non pas un emprisonnement non justifié, absurde et exagéré.

    Très cordialement.

    Dr. Jamel Tazarki