Le président du Syndicat régional des agriculteurs de Bizerte, Imed Ouadhour, est revenu, vendredi 19 décembre 2025, sur les difficultés structurelles persistantes que traverse le secteur agricole, en particulier les filières du lait, de l’élevage bovin et de la production céréalière. Intervenant dans la matinale de Jawhara FM, il a dressé un état des lieux préoccupant, mettant en lumière les déséquilibres économiques de la chaîne de valeur agricole et l’essoufflement croissant des exploitants.
S’exprimant au micro de Hatem Ben Amara, Imed Ouadhour a d’abord abordé la question des prix de la viande bovine, soulignant l’existence d’un écart significatif entre les coûts à la production et les tarifs appliqués au consommateur final. Selon lui, le kilogramme de viande bovine d’origine locale est actuellement cédé entre 28 et 29 dinars au niveau des circuits primaires, tandis que la viande importée se négocie entre 32 et 33 dinars le kilogramme. Toutefois, ces produits atteignent le consommateur à un prix avoisinant les 45 dinars le kilogramme, révélant, selon le responsable syndical, une inflation excessive imputable aux marges pratiquées par les intermédiaires.
Des marges élevées au détriment des producteurs et des consommateurs
Dans ce contexte, Imed Ouadhour a estimé que les différents maillons de la chaîne de distribution devraient consentir à une réduction de leurs marges bénéficiaires afin de garantir l’accès des citoyens à des produits carnés à des prix plus équitables et compatibles avec le pouvoir d’achat.
Abordant ensuite la problématique du cheptel bovin, le président du syndicat régional a affirmé que toute amélioration durable de la situation reste conditionnée par une revalorisation substantielle du prix d’achat du lait à la production. Il a estimé que le prix du litre de lait payé à l’agriculteur devrait être porté à 1,9 dinar, soulignant que la vache laitière constitue le socle de la reproduction et de l’extension du troupeau.
Dans ce sens, Imed Ouadhour a plaidé pour une réorientation des politiques de soutien public, appelant à un redéploiement des subventions au profit direct des agriculteurs, afin de renforcer leur résilience face à la hausse des coûts de production et à la volatilité des marchés.
Production céréalière : une saison marquée par des retards et des défis importants
S’agissant enfin de la production céréalière, le responsable syndical a qualifié le démarrage de la saison agricole de , en raison des retards enregistrés dans l’approvisionnement en semences sélectionnées. Il a précisé que ces semences améliorées ne couvrent actuellement qu’environ 25% des superficies cultivables, aggravant les disparités de rendement. Il a également signalé que certaines variétés ont été implantées dans des zones inadaptées, compromettant davantage les perspectives de récolte.
Face à l’accumulation de ces contraintes, Imed Ouadhour a conclu en soulignant l’état d’épuisement généralisé des agriculteurs et la nécessité d’une intervention urgente et structurée pour préserver la viabilité du secteur agricole et garantir la sécurité alimentaire nationale.
N.J











Commentaire
Gg
Le marché du lait est internationalisé aujourd’hui, et si on veut être dans la course il faut pratiquer la vérité des prix.
Il se trouve qu’en France et en Allemagne le producteur (celui qui a les vaches) perçoit entre 0,5 et 0,6€ par litre vendu.
Ce qui correspond à peu près à 1,90D.
Donc là, pour une fois, on parle de prix réalistes.