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La Russie a-t-elle autorisé la polygamie chez les musulmans ?

Plusieurs publications relayées sur les réseaux sociaux depuis le lundi 15 décembre 2025 affirment que la Russie aurait officiellement autorisé les musulmans à contracter jusqu’à quatre mariages simultanés.

Cette information a notamment été reprise par certains médias et sites d’actualité arabophones, dont le journal jordanien Alrai, avant de se propager largement sur Facebook et d’autres plateformes, suscitant de nombreuses réactions et commentaires.

Après vérification, aucune décision officielle des autorités russes ne confirme une telle autorisation. Le droit russe est clair sur ce point, le Code de la famille de la Fédération de Russie reconnaît exclusivement le mariage monogame. La polygamie est interdite par la loi sur l’ensemble du territoire russe, quelle que soit la religion des personnes concernées. Contracter plusieurs mariages simultanément n’a aucune valeur légale et peut entraîner des sanctions administratives ou pénales.

Il est vrai que cette rumeur réapparaît régulièrement, souvent en lien avec certaines régions à majorité musulmane, comme la Tchétchénie. Dans ce territoire du Caucase, des responsables locaux ont, par le passé, tenu des discours tolérants envers la polygamie au nom de traditions culturelles ou religieuses. Toutefois, ces prises de position n’ont jamais modifié le cadre juridique fédéral. Même en Tchétchénie, la polygamie n’est pas reconnue par l’État russe et les mariages multiples ne peuvent être enregistrés officiellement.

Aucune loi, décret présidentiel, ou annonce gouvernementale récente ne prévoit d’exception pour les musulmans en Russie. Les autorités fédérales, y compris les institutions judiciaires, ont à plusieurs reprises réaffirmé que le mariage civil en Russie repose sur le principe d’une union entre deux personnes uniquement.

Ainsi, l’affirmation selon laquelle la Russie aurait autorisé les musulmans à épouser quatre femmes est infondée. Elle repose sur une confusion entre des pratiques sociales marginales, parfois tolérées localement, et le cadre légal national. En l’absence de toute base juridique ou annonce officielle, cette information est trompeuse.

R.A.

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