Opération de tromperie, manifestants forcés : le député Saidani démonte la manifestation du 17 décembre

Le député Ahmed Saidani a vivement critiqué, dans une vidéo publiée le 19 décembre 2025 sur les réseaux sociaux, le discours officiel entourant la commémoration du 17 décembre, estimant que la Tunisie traverse « l’une des plus grandes opérations de tromperie politique de son histoire ». Il révèle que des manifestants ont été acheminés de force pour gonfler artificiellement l’affluence et estime que le président est soit dans le déni, soit lui-même berné par cette mise en scène.

Dans cette intervention, l’élu remet en question les références du président de la République aux « leçons de l’Histoire » et aux symboles du 17 décembre, s’interrogeant sur la portée réelle de ces discours au regard de la situation sociale et économique du pays. Il évoque notamment la cherté de la vie, le chômage, les pénuries de médicaments dans les hôpitaux et l’émigration clandestine des jeunes, estimant que ces réalités sont absentes des messages officiels.

Réaction au communiqué présidentiel

Ahmed Saidani réagit particulièrement au communiqué du président encensant la manifestation du 17 décembre. Kaïs Saïed y réaffirmait la nécessité de « poursuivre la voie tracée par le peuple à travers ses sacrifices » et de défendre la souveraineté nationale. Il insistait sur le fait que « nul ne sera protégé par sa position ou ses alliances » et que « la voix du peuple, à Tunis comme dans toutes les régions, demeure la seule référence ».

Pour Ahmed Saidani, ces proclamations ne reflètent pas la réalité quotidienne des Tunisiens et masquent les difficultés sociales et économiques, tout en donnant l’image d’une adhésion populaire qui, selon lui, serait artificiellement mise en scène.

Rassemblements du 17 décembre : des accusations de mise en scène

Le député affirme que certains responsables locaux auraient mobilisé des moyens de transport afin de déplacer des participants, dans le but de donner l’image d’une forte affluence et d’un large soutien populaire. Il assure disposer d’éléments susceptibles d’étayer ces accusations et se dit prêt à les présenter à la justice si le parquet en faisait la demande.

Ahmed Saidani critique par ailleurs le recours récurrent, dans le discours officiel, à l’accusation de trahison et de complot visant des acteurs non identifiés. Il appelle le président à nommer clairement les personnes concernées et à les traduire devant la justice, estimant que cette rhétorique de la dénonciation ne permet ni de construire l’État ni de renforcer la légitimité politique.

Pour le député, la légitimité ne se mesure ni par les images, ni par les slogans, ni par les scènes d’ovation, mais par les réalisations concrètes. Il appelle le chef de l’État à revoir ses choix, à s’adresser aux Tunisiens avec franchise et à leur exposer la réalité de la situation, avertissant que le président pourrait lui-même être victime d’une mise en scène politique et d’une « grande illusion ».

En conclusion, Ahmed Saidani met en garde contre les conséquences de cette dynamique, estimant que l’avenir du pays est en jeu. Il appelle à une prise de conscience rapide, soulignant que « si le navire coule, il n’emportera pas une seule personne, mais l’ensemble des Tunisiens ».

S.H