Le président du Syndicat tunisien des médecins du secteur privé, Khemais Zaid, est revenu lundi 22 décembre 2025, sur la persistance de dysfonctionnements majeurs dans le mécanisme de remboursement des prestataires de soins par la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam).
Intervenant dans la matinale de Jawhara FM, il a notamment fait état de retards significatifs et récurrents dans le règlement des créances dues aux médecins, une situation comparable à celle que connaissent également les pharmaciens. Réaffirmant l’attachement des professionnels de santé au système actuel de couverture sociale, malgré ses nombreuses insuffisances structurelles, M. Zaid a souligné l’impératif de trouver, dans les plus brefs délais, des solutions viables et concertées.
Il a, à ce titre, indiqué que le ministère des Affaires sociales avait pris contact avec les organisations professionnelles concernées, précisant qu’une réunion était prévue le jour même avec les représentants des pharmaciens, suivie d’une rencontre avec les médecins le lendemain.
Selon lui, les médecins ont consenti d’importants sacrifices afin d’assurer la continuité des soins, ce qui impose désormais à l’ensemble des parties prenantes de se mobiliser pour l’élaboration d’un mécanisme pérenne et équitable.
L’Intersyndicale nationale des syndicats des prestataires de services de santé a tiré la sonnette d’alarme jeudi dernier à l’issue d’une réunion tenue au siège du Syndicat des médecins du secteur privé. Les organisations professionnelles ont dénoncé l’incapacité persistante de la Cnam à honorer ses engagements financiers, estimant que cette défaillance met gravement en péril la viabilité du système de santé national ainsi que les droits fondamentaux des assurés sociaux.
Ils ont affirmé que les retards prolongés et les défaillances répétées de paiement de la Cnam avaient engendré de graves tensions financières pour l’ensemble des prestataires de soins, affectant les médecins, les chirurgiens-dentistes, les pharmaciens, les laboratoires d’analyses médicales, les centres de dialyse et les cliniques privées. Ces difficultés auraient atteint un seuil qualifié « d’insoutenable », compromettant sérieusement la capacité de ces structures à poursuivre leurs activités et à garantir la continuité des services de santé au bénéfice des assurés sociaux.
Face à la gravité de la conjoncture, l’intersyndicale a appelé les autorités de tutelle à engager sans délai un dialogue structuré, sérieux et inclusif avec l’ensemble des parties concernées, en vue de l’adoption de solutions durables, avant que la situation n’atteigne un point de non-retour.
Par ailleurs, depuis plusieurs mois, les pharmaciens alertent sur l’allongement excessif des délais de remboursement de leurs créances par la Cnam. Alors que les conventions initiales prévoyaient un règlement sous un délai de quatorze jours, ces délais se sont étendus jusqu’à 150 jours.
En 2024, un délai exceptionnel de soixante jours avait été toléré, sans pour autant permettre une normalisation de la situation. Selon les représentants des officines, ces retards ont considérablement fragilisé la trésorerie des pharmacies, compliqué le règlement des fournisseurs et de la Pharmacie centrale tunisienne (PCT), et exposé de nombreuses officines, notamment dans les régions de l’intérieur du pays, à un risque avéré de cessation d’activité.
Le Syndicat des pharmaciens d’officine de Tunisie (Spot) a d’ailleurs décidé de suspendre le système du tiers payant. En conséquence, la Cnam a annoncé une mesure exceptionnelle permettant aux assurés sociaux de se faire rembourser les frais de médicaments avancés dans les pharmacies privées et que ceux qui n’ont pas pu obtenir leurs médicaments via le tiers payant devraient soumettre un formulaire de remboursement, dûment complété par le patient et le pharmacien, accompagné de la prescription médicale, de la facture et des étiquettes des médicaments concernés.
N.J












Commentaire
Judili58
Situation dramatique. Et encore une fois qui paye la facture ? Evidemment l’assuré social. Dans cet article 2 phrases doivent interpeller. La première: « avant que la situation n’atteigne un point de non-retour.» c’est quoi le point de non retour ? Refuser la prise en charge CNAM par exemple ? Ceci équivaut à un refus d’accès aux sous à l’assuré social qui n’a pas les moyens d’avancer l’argent en attendant le remboursement de la CNAM .Dans ce cas à quoi sert l’assurance? . La deuxième phrase: « la Cnam a annoncé une mesure exceptionnelle permettant aux assurés sociaux de se faire rembourser les frais de médicaments avancés dans les pharmacies privées et que ceux qui n’ont pas pu obtenir leurs médicaments via le tiers payant devraient soumettre un formulaire de remboursement, dûment complété par le patient et le pharmacien, accompagné de la prescription médicale, de la facture et des étiquettes des médicaments concernés. » la CNAM a tout simplement annulé le système du tiers payant . Qui est lésé dans ce cas? L’assuré social qui doit avancer les frais des médicaments et attendre le remboursement de la CNAM qui interviendra après 4 ,6 mois et même plus. Certes les professionnels de santé ont le droit de réclamer leurs « droits contractuels » et la CNAM doit pouvoir recouvrir la totalité de la part de la cotisation sociale qui lui revient et qui est en principe payée par les employeurs et les salariés . C’est la responsabilité de l’état d’assurer la pérennité du système. Quand à l’assuré social c’est à dire nous malheureusement inous continuerons à être piétiné et pressé jusqu’à……