Le comité de défense des détenus politiques dans l’affaire dite du « complot contre la sûreté de l’État » a annoncé, lundi 22 décembre 2025, le lancement d’une grève collective de la faim au sein des prisons.
Selon un communiqué rendu public le même jour, les détenus ont entamé ce mouvement en réponse à l’appel de l’avocat et détenu politique Ayachi Hammami. La grève, observée pour des durées variables allant d’un à trois jours, vise à dénoncer ce que les concernés qualifient de violations graves de leurs droits fondamentaux.
Détermination à poursuivre le combat
Les détenus indiquent que cette action s’inscrit dans une démarche de résistance pacifique menée depuis l’intérieur des établissements pénitentiaires, affirmant leur détermination à poursuivre leur combat malgré l’emprisonnement et la répression. Ils estiment que les poursuites engagées à leur encontre relèvent d’une injustice manifeste et d’un usage politique de la justice.
Dans leur communiqué, ils tiennent la responsabilité des éventuelles conséquences sur leur état de santé à la charge des autorités en place. Ils appellent également les forces politiques, la société civile et l’opinion publique à intensifier les mobilisations en faveur des droits et des libertés, de l’État de droit et de l’indépendance de la justice, qu’ils accusent d’être instrumentalisée par le pouvoir exécutif.
Le mouvement concerne notamment les détenus suivants : Ridha Belhaj, Ghazi Chaouachi, Jaouhar Ben Mbarek, Abdelhamid Jelassi, Khayam Turki, Issam Chebbi et Chaima Issa.
Ennahdha annonce la participation de trois de ses dirigeants
Par ailleurs, le mouvement islamiste Ennahdha a annoncé que trois de ses dirigeants actuellement détenus ont décidé de répondre à l’appel lancé par Ayachi Hammami en observant une grève de la faim. Il s’agit du chef du parti et ancien président du Parlement, Rached Ghannouchi, poursuivi dans plusieurs affaires, dont celle dite de « complot 2 », de l’ancien chef du gouvernement Ali Laarayedh, incarcéré dans le dossier relatif aux départs de jihadistes vers la Syrie, ainsi que de Saïd Ferjani, inculpé dans plusieurs affaires, dont celle dite de « complot contre la sûreté de l’État ».
L’appel d’Ayachi Hammami
Figure historique du militantisme démocratique en Tunisie, Ayachi Hammami est reconnu pour son engagement de longue date en faveur des libertés publiques et des droits fondamentaux. Il a toujours dénoncé une affaire qu’il qualifie de « montée de toutes pièces », à caractère éminemment politique.
L’avocat a été arrêté mardi 2 décembre 2025 à son domicile, à la suite d’un jugement en appel rendu dans le cadre de l’affaire dite de « complot contre la sûreté de l’État ». La Cour d’appel l’a condamné à cinq ans de prison, assortis de deux ans de surveillance administrative, après une peine de huit ans prononcée en première instance.
Dans un message publié sur les réseaux sociaux le 12 décembre, Ayachi Hammami s’est adressé aux prisonniers politiques, syndicalistes, journalistes, acteurs de la société civile et personnes poursuivies pour des motifs qu’il estime arbitraires. Il y a formulé un mot d’ordre sans équivoque :
« Dans les prisons comme dans les places publiques, nous luttons ensemble pour la vie ».
R.B.H











2 commentaires
Citoyen_H
TOUS LES INGRÉDIENTS,
pour produire un best-seller sont réunis.
Il est temps de passer à l’étape de celui qui saura synthétiser cette saga !!
ZARZOUMIA
Ah oui alors – l’union fait force – touts les détenus connus du Front de najib chebbi et de la secte maudite devraient tous rejoindre les grévistes de la faim , au moins ils ne se sentiront pas seuls , c’est bon pour le moral .