Elyes Chouachi, fils du détenu politique Ghazi Chouachi, a été refoulé à l’aéroport international de Doha alors qu’il se rendait au Qatar sur invitation officielle du journaliste Faisal Al-Kasim, présentateur de l’émission al ettijah al mouaakis, diffusée sur la chaîne Al Jazeera. Il devait participer à l’épisode de mardi 23 décembre 2025 consacré à la situation en Tunisie.
Seize heures de détention
À son arrivée à l’aéroport, Elyes Chouachi a été soumis à des contrôles prolongés avant de se voir notifier un refus d’entrée sur le territoire qatari. Il a ensuite été renvoyé en France, pays où il réside depuis cinq ans. Ni la chaîne Al Jazeera ni les autorités qataries n’ont pour l’heure réagi officiellement à cet incident.
Dans une déclaration à Business News, Elyes Chouachi a décrit son expérience comme « scandaleuse » :
« J’ai été invité par l’émission al ettijah al mouaakis d’Al Jazeera, présentée par le Dr Faisal Kassem, et j’ai obtenu mon visa vendredi dernier. Hier, dimanche, à mon arrivée au Qatar, l’entrée sur le territoire m’a été refusée car je suis considéré comme terroriste selon les accords des ministres arabes de l’Intérieur, et j’ai été détenu pendant seize heures et demie. Initialement, je devais être expulsé vers la Tunisie, mais après consultation, il a été décidé de m’expulser vers l’aéroport d’Istanbul, en Turquie, d’où je venais. Finalement, après de nouvelles interventions, il a été convenu que je serais expulsé vers la France. Franchement, c’est scandaleux : une chaîne de télévision comme Al Jazeera m’invite, facilite ma demande de visa, réserve mon billet et mon hébergement, et à mon arrivée, on me refuse l’entrée. »
Selon Elyes Chaouachi, son visa lui avait pourtant été délivré légalement et la chaîne avait pris en charge toutes les dispositions logistiques liées à son déplacement. L’interdiction d’entrée sur le territoire qatari lui a été signifiée au motif qu’il était considéré comme « terroriste », en référence à des accords conclus entre les ministres arabes de l’Intérieur.
Cet incident survient dans un contexte politique et médiatique particulièrement sensible, marqué par une attention accrue sur la Tunisie dans la région et à l’international.
Condamnations et harcèlement judiciaire
Elyes Chouachi a été condamné le 21 novembre 2025 à douze ans de prison ferme avec exécution immédiate, reconnu coupable de plusieurs chefs d’accusation à caractère terroriste, dont la constitution d’un groupement terroriste et l’incitation à la violence entre citoyens.
Outre cette condamnation, Elyes fait l’objet de multiples poursuites judiciaires dont le cumul pourrait porter les peines prononcées à 38 années d’emprisonnement, certaines ayant été prononcées par contumace. Parmi les affaires notables figure une condamnation à trois ans de prison en juin 2023 pour « offense au président de la République », fondée sur des déclarations publiques. En juin 2025, il a également été condamné à huit mois de prison en vertu du décret 54 relatif aux infractions commises via les systèmes d’information, dans une affaire liée à des publications en ligne.
Les condamnations les plus lourdes ont été prononcées en novembre 2025. Dans le cadre du dossier n°55282, il a écopé de seize ans de prison, aux côtés de Mohamed Samti, pour des accusations comprenant notamment l’atteinte à la sûreté de l’État, la constitution d’un groupement terroriste et l’incitation à la violence.
Elyes Chouachi conteste l’ensemble des accusations, qu’il considère comme politiquement motivées, dénonçant un harcèlement judiciaire ciblé en raison de ses prises de position publiques.
N.J












Commentaire
Citoyen_H
VOIR, BEAUCOUP PLUS LOIN
que le bout de son nez, devrait-être intégré dans l’enseignement de base de l’éducation nationale !