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Refus de la demande de libération de Saadia Mosbah

Par Raouf Ben Hédi

Le tribunal a refusé, lundi 22 décembre 2025, la demande de libération de Saadia Mosbah, présidente de l’association Mnamty, dont l’audience a été reportée au 26 février 2026.

Ce matin, un sit-in de solidarité s’est tenu devant le tribunal de première instance de Tunis. Cette mobilisation a réuni des membres de la famille de Mme Mosbah, des activistes, des militants de la société civile ainsi que de nombreux citoyens, venus témoigner leur soutien et défendre les valeurs portées par cette figure emblématique de la lutte contre le racisme et pour les droits humains.

Une détention prolongée et des accusations contestées

Détenue depuis le 5 mai 2024, Saadia Mosbah fait face à des accusations de blanchiment d’argent. Lors de son arrestation, les forces de l’ordre ont procédé à une perquisition à son domicile et ont également fouillé les locaux de l’association Mnamty dans le cadre de l’enquête.

Les avocats de Saadia Mosbah ont plaidé en faveur de sa libération, tout en demandant la levée du gel de son compte bancaire afin de lui permettre de percevoir sa pension de retraite, dont elle est privée depuis le début de sa détention. La présidente de la chambre a indiqué que la juridiction ne pouvait statuer sur la demande de libération, le dossier principal étant toujours pendant devant la Cour de cassation, à la suite d’un pourvoi contre la décision de la chambre d’accusation, et n’ayant pas encore été tranché.

La défense dénonce une « injustice procédurale »

La défense a toutefois contesté cette position, estimant qu’aucun obstacle juridique n’empêchait la cour d’examiner la demande. L’avocat et ancien bâtonnier, Chawki Tabib, a dénoncé ce qu’il a qualifié d’« injustice procédurale », soulignant que Saadia Mosbah a dépassé la durée légale de la détention préventive, fixée à 14 mois. « Elle est détenue depuis 19 mois », a-t-il déclaré, ajoutant que « ce dossier est gonflé médiatiquement, procéduralement et politiquement », assurant que la défense le démontrera lors des plaidoiries au fond.

De son côté, l’avocate Monia Abed a affirmé que l’absence du dossier principal ne constituait pas, en droit, un empêchement à l’examen de la demande de libération. Elle a insisté sur le caractère essentiel de cette requête au regard de la situation personnelle de Saadia Mosbah, estimant qu’aucun risque ne justifiait son maintien en détention. « Il n’y a aucun danger à sa libération, d’autant plus qu’elle a plus de 65 ans et que son caractère pacifique est avéré », a-t-elle soutenu. Elle a également rappelé que « la rigueur judiciaire n’est pas l’unique réponse », soulignant que l’approche humaine est consacrée par l’esprit du droit et de la législation tunisienne. Selon elle, la libération de Saadia Mosbah ne présente ni risque d’entrave à l’enquête ni menace imminente liée à sa remise en liberté.

R.B.H

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Commentaire

  1. Citoyen_H

    22 décembre 2025 | 18h38

    NUL N’EST AU-DESSUS DE LA LOI

    De nos jours, le blanchiment d’argent est un acte hautement réprimandé par la loi, quel que soit le lieu de la planète !