Quand une entreprise familiale joue la transparence

Une présentation générale d’Artes, concessionnaire de Renault et Nissan en Tunisie, a été organisée mercredi 12 mars 2008 devant les intermédiaires en bourse. On y a présenté le groupe, ses résultats et ses perspectives d’avenir. Devant une salle bien pleine, Moncef Mzabi, patron du groupe, a joué le jeu comme il se doit et comme l’exige toute introduction en bourse.

C’est un groupe familial composé de pas moins de 27 entreprises. En tant que tel, et si l’on suit la règle non dite un peu partout dans le monde, communication et transparence n’est pas son fort. Les Mzabi ont pourtant joué le jeu en acceptant une introduction en bourse et toutes ses exigences draconiennes. Devant des intermédiaires qui n’ont pas tous leur langue dans la poche, on a essayé tant bien que mal, de répondre sur tout et de présenter Artes, ses résultats, ses perspectives et les perspectives du secteur automobile en Tunisie.
« On a toujours été sceptiques quand à l’introduction d’une entreprise familiale en bourse. Celle d’Artes dément cette idée et on s’accorde à dire que c’est une excellente introduction » témoignera Hamza Knani, président de l’Association des intermédiaires en bourse en ouverture de la présentation.
« C’est la première fois qu’on communique, avouera ensuite M. Moncef Mzabi, patron du groupe. Mais si nous n’avons pas communiqué jusque là, ce n’est pas par manque de transparence, mais par souci de perfection. On veut être prêts ! ».
On tiquera sur quelques points, comme celui de la croissance annuelle de 40% dans les prochaines années, on peut rester sceptiques quant à certaines données tel cet intermédiaire, mais dans l’ensemble, on a réussi le coche de l’avis général des présents. Jamais ou presque, on a vu autant de monde venir assister à une présentation d’introduction. Karthago peut-être, mais sans plus. Cet intérêt pour Artes reflète l’intérêt pour tout le secteur des concessionnaires automobiles puisque le concessionnaire de Renault Nissan est le premier faire son entrée dans la bourse tunisienne.
Un concessionnaire qui accapare près du tiers du marché sur les voitures particulières à lui tout seul, avec la plus importante capitalisation boursière depuis dix ans ne laisse en effet pas insensibles les boursicoteurs et leurs représentants.
La gestion du management a également de quoi inspirer confiance puisque la famille Mzabi a réussi en une dizaine d’année à faire passer la société de 500.000 dinars de pertes en 1997 à près de 20 millions de dinars de bénéfices en 2006.
Le secteur automobile en Tunisie lui-même est en plein boom et intéresse les investisseurs. Les plus célèbres groupes tunisiens y sont d’ailleurs. Selon M. Mzabi, Artes pourrait doubler son chiffre d’affaires au courant des cinq prochaines années si le rythme observé les cinq dernières années demeure le même. Il est vrai que la demande demeure encore à ce jour bien excédentaire par rapport à l’offre. Tous les concessionnaires que nous rencontrons régulièrement s’accordent à dire qu’ils peuvent vendre nettement davantage et que leurs carnets de commande (notamment et surtout pour les citadines) sont tout le temps remplis. De quoi faire rêver n’importe quel concessionnaire européen ! Autre annonce faite par M. Mzabi, la volonté de son groupe d’introduire d’autres entreprises de son groupe en bourse. Avec 27 entreprises de bonne notoriété (qui ne sont pas tous « cotables » certes), il a l’embarras du choix !
Autant d’éléments qui se reflètent sur les résultats du concessionnaire. Entre 2004 et fin 2006, selon FinaCorp, les principaux indicateurs d’Artes ont connu de fortes croissances, de l’ordre de 29% pour le chiffre d’affaires, 40% pour la marge commerciale, 54% pour l’EBITDA, 86% pour les produits financiers, et 62% pour le résultat net. En 2006, le chiffre d’affaires s’est élevé à 153 millions de dinars (TTC) et le résultat net à 15,4 millions de dinars. On notera également que la société n’a pas de dettes et possède 85 millions de dinars de trésorerie.
L’introduction démarrera lundi 17 mars et se poursuivra jusqu’au 28 mars.

Cliquer ici pour lire le communiqué d’Artes relatif à cette introduction.