Le verdict est tombé ce vendredi 31 octobre 2025 : l’avocat et ancien juge Ahmed Souab a été condamné à cinq ans de prison ferme, assortis de trois ans de surveillance administrative.
Une décision qui a plongé son comité de défense dans la consternation et l’indignation. Selon ses avocats, cette peine intervient après ce qu’ils qualifient de procès expéditif, une audience qui n’aurait duré que sept minutes, sans plaidoirie et en l’absence de l’accusé.
Dans un communiqué publié ce vendredi, le comité de défense dénonce « un traitement arbitraire et politique ». Il reproche à la justice de céder aux pressions des campagnes de dénigrement sur les réseaux sociaux et à la volonté de l’exécutif de museler toute voix critique, transformant le procès d’Ahmed Souab « en un instrument pour régler des différends politiques plutôt qu’une véritable procédure judiciaire ».
La défense souligne que l’absence de l’avocat lors de l’audience, combinée à l’impossibilité pour ses confrères de plaider, constitue une violation flagrante du droit à la défense et des garanties d’un procès équitable. Malgré ces irrégularités, la chambre criminelle spécialisée a maintenu sa décision, ce qui, pour le comité de défense, « illustre un niveau d’absurdité et de dérive inquiétante du système judiciaire tunisien ».
Les avocats d’Ahmed Souab affirment leur détermination à contester le verdict par tous les moyens légaux et appellent les forces politiques et la société civile à défendre l’indépendance de la justice et la liberté de la profession d’avocat. Le communiqué dénonce un jugement qui, au-delà de son impact personnel sur Ahmed Souab, pose un véritable enjeu pour la protection des droits et libertés fondamentales dans le pays.
R.B.H












