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Affaire du bureau d’ordre : la défense d’Abir Moussi annonce un recours en appel

Par Nadya Jennene

Nafaâ Laribi avocat et membre du comité de défense de la présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, s’est exprimé samedi 13 décembre 2025 au sujet de la sentence prononcée, la veille, à l’encontre de sa cliente dans le cadre de l’affaire dite du bureau d’ordre.

Intervenant sur France 24, l’avocat a vivement critiqué la décision judiciaire rendue, affirmant que le tribunal saisi du dossier n’avait fourni aucune motivation à l’appui du jugement. Selon lui, cette sentence s’inscrit dans la continuité d’autres jugements iniques répondant à l’ensemble des caractéristiques d’une justice arbitraire et lourdement partiale, manifestement alignée sur des instructions émanant du pouvoir, et totalement étrangère aux standards du procès équitable et aux droits de la défense.

S’exprimant sur les voies de recours encore ouvertes à la défense, Me Laribi a tenu à rappeler le caractère non définitif de la décision. « Il s’agit d’un jugement de première instance, susceptible de recours devant la cour d’appel. Nous disposons d’un délai de dix jours pour interjeter appel, et nous entendons exercer cette voie de recours », a-t-il déclaré, soulignant la détermination du comité de défense à contester la sentence devant les juridictions supérieures.

Dans un registre plus politique, l’avocat a également exprimé ses préoccupations quant aux implications de cette décision sur le plan des libertés publiques et du pluralisme politique. « Je ne peux, pour ma part, qu’exprimer l’espoir que ceux qui ont entrepris de procéder à l’élimination politique d’Abir Moussi retrouvent la raison et consentent à lui reconnaître pleinement ses droits », a-t-il ajouté.

Revenant sur le fond du dossier, Me Laribi a soutenu que l’affaire était dépourvue de tout élément matériel constitutif d’une infraction pénale. Selon ses explications, les faits reprochés à sa cliente se résument exclusivement à une démarche administrative. Il a rappelé que Me Abir Moussi s’était rendue, le 3 octobre 2023, au bureau d’ordre du Palais de Carthage, dans le but de déposer trois recours gracieux, une procédure qu’il qualifie de strictement conforme aux dispositions légales en vigueur.

Interrogé sur l’éventualité de recours à des mécanismes internationaux de protection des droits de l’homme, l’avocat a indiqué que le comité de défense avait déjà engagé des démarches en ce sens. 

Il a rappelé que le dossier d’Abir Moussi avait été soumis, en 2024, au Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire. « Dans sa réponse rendue en novembre 2024, celui-ci a conclu que le dossier d’Abir Moussi remplissait quatre critères sur cinq définissant la détention arbitraire, et a considéré qu’elle se trouvait en situation de détention arbitraire », a-t-il affirmé.

Abir Moussi, actuellement en détention, a été condamnée à douze ans de prison dans l’affaire dite du bureau d’ordre de la présidence de la République. Le verdict a suscité une pluie de réactions indignées de la part de figures politiques, syndicales et médiatiques. Beaucoup y voient une affaire éminemment politique visant à neutraliser une opposante de premier plan.

La peine prononcée pour « attentat ayant pour but de changer la forme du gouvernement », intervient deux ans après l’interpellation de Mme Moussi devant le palais présidentiel. 

N.J

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