Par Nizar BAHLOUL
Et un scandale de plus qui frappe un des leaders de ce monde ! Encore un ! Cette fois, c’est Dominique Strauss Kahn (DSK) qui s’y colle. En pleine crise financière !
A l’heure qu’il est, le DG du FMI devrait réserver toute son énergie aux problèmes économiques qui nous attendent. Au lieu de quoi, il est occupé à colmater les brèches du scandale que lui a fait éclater en pleine figure le Wall Street Journal. « Ils sont salauds ces journalistes », devrait-il se dire. Toujours est-il qu’ils ont fait leur boulot en toute âme et conscience, refusant de se laisser intimider par le leadership du personnage, n’ayant que leur mission à faire valoir : informer. Ils ne sont pas là pour servir une quelconque partie.
DSK était donc accusé de favoritisme. C’est une histoire privée, certes, mais quand on est un homme public, et à la tête d’une institution, on se doit d’avoir une certaine retenue. Après l’avoir blanchi et renouvelé sa confiance, le FMI n’a pas manqué de relever des actes « regrettables et reflétant une sérieuse erreur de jugement », et de se permettre cette petite « leçon » : la conduite du directeur général se doit d’être en permanence « irréprochable ».
Ce n’est pas pour autant fini, puisqu’il y a aussi cette histoire de jeune femme de 26 ans, figurant parmi ses fans, qu’il a embauchée comme stagiaire, sans passer par les canaux habituels du recrutement au sein du FMI. Une stagiaire, un directeur général trainant une affaire de jupons, ça sent la redondance. Qui a oublié le cigare de Bill Clinton et son histoire avec Monica Lewinsky ? Même si l’on est blanchi, même si l’on a présenté des excuses, on s’en tire toujours avec une tâche et quand on est leader, cette tâche ne disparait pas rapidement, si jamais elle disparait. Il y a un problème de confiance….
Avant DSK, et à la Banque Mondiale, Paul Wolfowitz a été impliqué, lui aussi, dans une affaire de népotisme. Wolfowitz favorisait une collaboratrice avec laquelle il entretenait une liaison. Peut-on se permettre ce type de casseroles quand on est à la tête d’une si grande institution ? Apparemment, et au vu de ce qui précède, la réponse est positive.
L’éthique se conçoit d’une manière chez le commun des mortels. Elle se conçoit d’une autre chez les leaders autoproclamés.
L’existence d’un leader se constate plus souvent qu’elle ne se proclame, a déclaré un jour un ancien Premier ministre français (Jospin). Désormais, et quand on voit quelqu’un crier sur tous les toits son leadership, il faut se méfier.
Clinton, Wolfowitz ou DSK ont tous été des exemples, à un moment donné. Des leaders pour leurs fans. Et ils ont tous eu cette faiblesse de céder aux charmes d’une jeunette. Le sexe a toujours dirigé le monde. On ne le constate que trop dans cette dernière affaire. L’icône tombe et, qu’il soit blanchi ou pas, il n’en sort pas indemne. Quand on se laisse aller à des écarts, quand on ne respecte pas l’éthique et la déontologie, le couperet tombe tôt ou tard. Peu importe qui le fait tomber.
Et quand on pense que ce sont ces leaders qui dirigent aujourd’hui le monde, chacun dans son domaine, il y a de quoi avoir froid au dos et de ne plus s’étonner qu’il y ait une crise de cette envergure qui nous frappe. Ne dit-on pas que l’exemple tombe d’en haut ? Pour le moment, ce sont des hauts qui tombent.
En Tunisie, pays moderne, ayant rejoint depuis un bon bout de temps le rang des pays émergents, on observe avec beaucoup d’intérêt ce genre d’histoires, notamment en période de crise. C’est qu’elles sont pleines d’enseignements. Nous n’avons ni pétrole, ni grandes richesses naturelles et notre seul capital réside dans nos ressources humaines. Des compétences qu’il s’agit de préserver puisqu’elles préparent l’avenir. Voir des leaders s’écarter du droit chemin, accorder peu d’importance à l’éthique, mépriser les codes déontologiques, ne peut que nous pousser à aller encore plus de l’avant avec pour seule ligne directrice : le professionnalisme autant que faire se peut. C’est ainsi et seulement ainsi que la Tunisie a toujours réussi et qu’elle réussira toujours.
N.B. : le titre de la chronique est inspiré du magazine français Le Point
Quand des leaders franchissent la ligne … rose

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