Singulière est la communication financière de la BIAT qui s’est déroulée vendredi 31 octobre au siège de la banque. Une ambiance bon enfant, une assistance peu nombreuse, mais fort intéressée et impliquée, un directeur général qui n’a besoin d’aucun document pour exposer les résultats de sa banque (même pas de pense-bête) et un discours et des chiffres des plus rassurants.
Pour séduire, rien de mieux que d’adopter la plus grande diplomatie. Slah Ladjimi, DG de la BIAT, commence par s’adresser aux journalistes, évoquant le malentendu sur qui devait les inviter (la banque ou l’AIB) et de rappeler une devise inconnue pour la majorité de ses pairs : « Sans journalistes, il n’y a pas de communication. Sans communication, il n’y a pas de marché ». Comme entrée en la matière, on a rarement vu mieux. Ce n’est pas fini. M. Ladjimi poursuit sa scène de séduction (son charisme l’aidant pour beaucoup) en s’adressant aux actionnaires et petits actionnaires, en rappelant leur grand rôle dont il est conscient. L’entrée s’achève par un clin d’œil à ses équipes, les Biatistes, leur amour et sentiment d’appartenance à la banque et leur volonté, au quotidien, de la hisser au meilleur niveau.
Toujours sans regarder une quelconque note, Slah Ladjimi attaque le plat de résistance en abordant les bons résultats arrêtés au troisième trimestre 2008, le paysage bancaire qui a fortement changé, les mesures réalisées au niveau de la banque, les nouvelles structures créées, la volonté de développer encore davantage le marché des capitaux…
Refusant de tomber dans l’autosatisfaction exagérée, il admet un ralentissement au niveau de l’ouverture des agences et la nécessité de se reprendre au vu du dynamisme de la concurrence. « Beaucoup de banques qui ronronnaient il y a quelque temps, commencent à prendre des parts de marché. Pour nous, il est hors de question qu’on nous rattrape », dira M. Ladjimi dévoilant son projet de créer dans le proche avenir une dizaine d’agences chaque année. Il expliquera plus tard, qu’au vu de la carte actuelle (les agences sont essentiellement concentrées sur les zones côtières), la priorité sera donnée à l’intérieur du pays.
Il abordera le sujet de l’image de la banque auprès du public, son classement (voir notre news à ce sujet) et le dynamisme de la concurrence au niveau de la communication citant plus d’une fois Attijari Bank.
Conscient du réveil des autres banques (pas toutes, beaucoup continuent encore à ronronner) et de la menace portée sur son leadership, Slah Ladjimi place la barre plus haut. Nous sommes la première banque privée. En 2012, nous voulons être les meilleurs tout court. Sur l’international, il déclarera ne plus vouloir jouer dans la cour en Tunisie, mais être une banque régionale. Tout un programme !
Pour ce faire, le DG de la BIAT compte beaucoup sur ses poulains. « La BIAT est une belle machine. Elle a des hommes qui aiment relever les défis et un sentiment d’appartenance très fort à l’entreprise. Les gens, ici, disent « je suis biatiste ».
Il exposera quelques chiffres où la banque est première et explique les raisons lorsque le classement est moins bon. Ainsi, le cas en termes de crédit où la banque se classe quatrième en Tunisie. L’explication réside dans la faible volonté de prises de risques, mais aussi parce que les entreprises publiques, pour leurs crédits, se dirigent d’abord vers les banques publiques et ne prennent chez la BIAT que des crédits complémentaires.
Pour ce qui est des autres résultats, en termes de dépôts, la BIAT se classe première en Tunisie avec 4896 millions de dinars au 30 septembre 2008 et ce devant la BNA, la STB et la BH. La première banque privée dans le classement est au cinquième rang avec moins de la moitié (Amen Bank avec 2437 MDT).
En termes de PNB, la banque est également première avec 188,1 MDT et ce devant les mêmes banques publiques. La première banque privée qu’on trouve après la BIAT, se classe au cinquième rang, la BT avec un PNB de 94,2 MDT.
Sur les objectifs initiaux, Slah Ladjimi est quasi certain de les dépasser. Il laissera la parole ensuite au directeur de la planification et du budget, Abdelfattah Yahia, qui a exposé les résultats de la banque (cliquer ici pour télécharger la présentation), avant de reprendre le micro pour les questions réponses.
Une partie durant laquelle on a évoqué les bénéfices possibles de la banque, sa communication qui commence à battre de l’aile (M. Ladjimi promet de prendre les choses en main), le système d’information (l’appel d’offres est en cours, sur les sept soumissionnaires, seuls deux européens ont été retenus. Le résultat sera connu fin novembre), la question des crédits et la concurrence.
Tout comme il a entamé la séance, Slah Ladjimi continuera à répondre tout de go, refusant de répondre aux questions trop indiscrètes (ne me déshabillez pas totalement, dira-t-il) ou de partager le pronostic de la salle et de Adel Grar sur le montant final des bénéfices (lequel a été suggéré par les résultats et les perspectives futures).
Si on retrouve pareille ambiance et pareil sens de la communication dans les autres présentations financières, le marché de la bourse en Tunisie ira nettement mieux.
Cliquer ici pour accéder à la présentation officielle
La BIAT ne veut plus être première banque privée en Tunisie, mais première banque tout court !

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