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« Je suis bien en grève de la faim » : Issam Chebbi dénonce les allégations de l’administration pénitentiaire

Par Nadya Jennene

L’opposant et détenu politique Issam Chebbi a réaffirmé, jeudi 13 novembre 2025, qu’il observait une grève de la faim depuis plusieurs jours.

Une lettre pour dénoncer la “manipulation de l’opinion publique”

Dans une lettre publiée par son fils, Ghazi Chebbi, sur Facebook, il a réagi au communiqué de le Comité général des prisons et de la rééducation niant la dégradation de l’état de santé de certains prisonniers politiques, mais aussi le fait qu’ils aient entamé une grève de la faim. Le comité affirmait que la santé des détenus concernés « est suivie en permanence conformément aux protocoles médicaux en vigueur ».

« Après avoir pris connaissance des principaux points du second communiqué du comité, qui remet en doute l’entrée en grève de la faim de “certains détenus” en utilisant l’expression “prétendue entrée en grève de la faim” et qui les accuse d’avoir refusé de se soumettre aux examens et contrôles médicaux, (…) je tiens à préciser que ces propos constituent, à mes yeux, une diffamation et une manipulation de l’opinion publique », a-t-il écrit.
Et d’ajouter : « Je confirme que je suis en grève ouverte de la faim depuis le vendredi 7 novembre et que je n’ai jamais refusé le suivi médical depuis le deuxième jour de ma grève. Mon dossier médical, détenu par l’administration de la prison de Borj Erroumi, en atteste. »

Un examen médical, puis un refus en signe de protestation

Dans sa lettre, Issam Chebbi a précisé avoir subi un examen médical externe à l’hôpital dans la matinée du jeudi 13 novembre, en réaction aux déclarations de l’administration.
« En conséquence, et en réaction à la déclaration du porte-parole, qui s’est écarté de la neutralité supposée de l’administration, je déclare que je refuse toute forme d’examen médical ou de suivi jusqu’à ce qu’il présente des excuses pour ces allégations mensongères à mon sujet », a-t-il conclu.

Plusieurs détenus politiques poursuivent actuellement des grèves de la faim pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme des procès inéquitables et une détention infondée.
Parmi eux figurent Jaouhar Ben Mbarek, détenu à la prison civile de Belli, poursuivant une grève « sauvage » depuis deux semaines, ainsi qu’Issam Chebbi, secrétaire général du parti Al Joumhouri, et Ridha Belhaj, avocat et figure politique. Tous sont incarcérés dans le cadre de l’affaire dite de “complot contre la sûreté de l’État”.

La riposte de l’administration pénitentiaire

Cette semaine, le comité général a publié un communiqué en réponse aux informations, faisant état d’une dégradation de l’état de santé de plusieurs détenus à la suite de leur grève de la faim.
L’établissement a formellement démenti ces allégations, les qualifiant de « totalement infondées », et a assuré que l’état de santé des détenus concernés est jugé normal et stable, selon les examens médicaux et les contrôles quotidiens effectués par le personnel médical, paramédical et pénitentiaire.

Les examens réalisés indiqueraient, par ailleurs, que certaines personnes présentées comme grévistes continuent à s’alimenter, ce qui remet en question la véracité des informations diffusées, selon la même source.

Plaintes contre les avocats

Hier, mercredi 12 novembre 2025, alors que les familles et le comité de défense des prisonniers politiques continuaient à dénoncer la dégradation de l’état de santé de certains détenus en grève de la faim, le parquet près le tribunal de première instance de Tunis a ordonné l’ouverture d’une instruction à l’encontre de trois avocats, à la suite d’une décision de renvoi émise par le parquet général près la cour d’appel de Tunis.

Cette mesure intervient sur la base de plaintes déposées par le comité, portant sur la diffusion de « rumeurs et de fausses informations » concernant les grèves de la faim menées dans certaines unités pénitentiaires, ainsi que sur la circulation de données jugées « erronées » relatives à la dégradation de l’état de santé de détenus déclarant observer ces grèves.

Le comité général a, par ailleurs, annoncé avoir entamé des poursuites judiciaires conformément à la loi contre toute personne ayant diffusé des informations inexactes. Elle a également précisé avoir transmis l’ensemble des éléments de preuve documentés en sa possession aux autorités judiciaires compétentes.

N.J

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Commentaire

  1. Citoyen_H

    14 novembre 2025 | 17h23

    NOUS PRENONS NOTE !!

    « « Je suis bien en grève de la faim » »